Cette année, 26 bateaux ont été détournés et 178 membres d’équipages sont encore en otage. Les responsables de l’opération antipiraterie de l’Union européenne, Atalante, qualifie cette situation de « tragédie humanitaire ».
Selon le numéro 2 d’Atalante, Christian Canova interrogé par RFI, le profil des pirates somaliens a changé depuis 2005 : « Le mythe du pauvre pêcheur devenu pirate a laissé place à "une véritable PME". »
Le contre-amiral évoque une « organisation criminelle avec des banquiers, des négociateurs, des investisseurs ». Et tous se battent pour une activité qui rapporte : les pirates somaliens ont engrangé quelque 80 millions de dollars l’année dernière. Leur butin pour cette année est estimé à 135 millions de dollars pour moitié moins de bateaux arraisonnés.
Et plus la surveillance des côtes somaliennes s'accroît, plus les rançons augmentent : on évoquerait une rançon de trois millions de dollars pour le pétrolier Sirius Star en janvier 2009.
Pour l'année 2012, l'avenir de l'opération suscite des inquiétudes : des responsables militaires européens se sont récemment alarmés du manque de moyens mis à leur disposition. Atalante fonctionne avec une flotte très réduite en cette fin d’année.