Air France-KLM, la deuxième compagnie aérienne européenne, a affiché de nouvelles pertes au premier trimestre 2012. Les grandes compagnies aériennes sont confrontées à l’augmentation sensible du prix du carburant. Air France-KLM s’attend à devoir acquitter un milliard d’euros de plus en kérosène cette année. A cela s’ajoute la concurrence croissante des compagnies à bas coût qui grignotent peu à peu les parts marché courts et moyens-courriers des compagnies traditionnelles. Le groupe a accumulé une dette de six milliards et demi d’euros qu’il entend bien réduire de deux milliards d’euros d’ici fin 2014.
Des mesures d’urgence ont donc été prises au début de l’année, comportant le gel des salaires et des embauches ainsi que la réduction des investissements. Mais cela ne suffira pas et pour Air France, celle des deux compagnies du groupe qui rencontre le plus de difficultés, la note va s’avérer plus salée. La compagnie française va devoir réduire de 20% ses coûts hors carburant. Cela concerne aussi bien l’activité low cost du groupe avec la compagnie Transavia, que les long courriers et l’activité fret.
Coûts de personnel
Afin d’améliorer la productivité et réduire les coûts de personnel, qui sont plus élevés à Air France que chez Lufthansa ou British Airways par exemple, la direction négocie actuellement avec les syndicats un renouvellement des accords collectifs qui prévoirait une augmentation de la durée du travail.
Un plan de réduction des effectifs devrait également venir à l’appui des mesures d’économies. Ces suppressions d’emplois devraient atteindre de 2 500 à 3 000 postes, selon La Tribune, et même jusqu'à 5 000 emplois, selon Le Figaro. Bien que la direction d’Air France démente ces informations, les représentants de la CGT Air France refusent, pour l'instant, de commenter ces prévisions, mais confirment qu'un plan de suppressions d'emplois sera bien annoncé jeudi au comité central d'entreprise.
Toutes les catégories concernées
Reste à en connaître les modalités et surtout s'il s'agira en totalité de départs volontaires. Le non remplacement des départs à la retraite, de l’ordre de 800 par an, devrait couvrir la moitié des suppressions d’effectifs.
Déjà, en 2010, Air France avait lancé un plan de départs volontaires portant sur 1 800 postes. Il avait rencontré un succès inattendu et près de 2 000 salariés s'étaient portés candidats au départ. Mais ce premier plan de réduction des effectifs ne concernait que les personnels au sol. Celui qui s'annonce, selon les syndicats, concernera aussi, pour la première fois, les pilotes, les hôtesses et stewards et les techniciens de maintenance.