Ils ne seront que dix parmi les nouveaux ministres à ne pas être candidats aux législatives. Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Jean-Yves Le Drian, Nicole Bricq, Pascal Canfin, Dominique Bertinotti, Yamina Benguigui, Fleur Pellerin, mais aussi Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira. Ces deux dernières envisageaient pourtant de se présenter. La première, nouvelle ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, dans le Rhône où ses chances de victoire étaient, il est vrai, très minces. La seconde, ministre de la Justice, en Guyane, où sa situation était pourtant plus favorable. Elles ont préféré jouer la sécurité et ne pas prendre le risque de devoir abandonner leurs nouvelles fonctions gouvernementales en cas de défaite.
Double peine
Car c'est la règle que Jean-Marc Ayrault, comme François Fillon en 2007, a édicté : tout ministre qui se présente aux élections législatives doit gagner ou renoncer au gouvernement. Une double peine que les 25 ministres en lice, parmi lesquels Jean-Marc Ayrault lui-même, ont donc accepté.
Certes pour quelques-uns la tâche sera plus facile que pour d'autres : Cécile Duflot notamment ne court pas grand risque à Paris. De même que le Premier ministre qui se présente dans son fief de Loire-Atlantique, Laurent Fabius en Seine-Maritime, George Pau-Langevin à Paris ou Victorin Lurel en Guadeloupe.
Le test du suffrage universel
Parmi les principaux ministres du gouvernement, quelques-uns auront eux une campagne plus difficile à mener, même si sur le papier le score de François Hollande à la présidentielle leur offre un avantage. Ainsi, par exemple, Pierre Moscovici dans le Doubs, Aurélie Filippetti en Moselle, Stéphane Le Foll dans la Sarthe, Marisol Touraine en Indre-et-Loire, Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne, ou même Benoît Hamon dans les Yvelines.
Mais ce sont Marie-Arlette Carlotti et Sylvia Pinel qui devront vraisemblablement mener les combats les plus âpres pour remporter un siège de député. La première, qui vient d’être nommée ministre déléguée aux Personnes âgées, se présente dans la cinquième circonscription des Bouches-du-Rhône, où elle va devoir affronter le député UMP sortant, Renaud Muselier. Quant à la deuxième, ministre déléguée à l’Artisanat, au Commerce et au Tourisme, sa bataille s’annonce aussi compliquée dans la deuxième circonscription du Tarn-et-Garonne.
Au suffrage universel, rien n'est jamais gagné d'avance. Le gouvernement pourrait donc peut-être subir des changements dès le mois de juin, même si la gauche remporte les législatives.