Affaire Karachi : nouvelle mise en examen de Ziad Takieddine

Nouvelle audition ce mardi matin 24 avril au tribunal de Paris et nouvelle mise en examen pour Ziad Takieddine. L'homme d'affaires franco-libanais, déjà soupçonné de complicité et recel d'abus de biens sociaux, est désormais également poursuivi pour blanchiment d'argent. Encore et toujours dans le volet financier du dossier dit de Karachi, autrement dit dans le détournement présumé de commissions légales, liées à des ventes d'armes au Pakistan mais aussi à l'Arabie Saoudite, en 1994. Des rétrocommissions illicites, qui pourraient avoir alimenté la campagne présidentielle d'Edouard Balladur l'année suivante, via des montages bancaires que les juges commencent à reconstituer.

L'enquête progresse. Et cette nouvelle mise en examen de Ziad Takieddine en témoigne, au lendemain même du feu vert donné par le Parquet aux deux juges d'instruction pour l'élargissement de leurs investigations à des faits de blanchiment.

Une demande des magistrats étayée par des informations financières venues ces derniers mois du Luxembourg, du Lichtenstein, d'Espagne, et surtout, de Suisse où des documents révèlent au moins un retrait important d'argent liquide après un curieux transit entre deux comptes privés ; somme acheminée ensuite en France au terme d'un circuit compliqué, et qui met en scène un ex-associé de Takieddine, intermédiaire imposé comme lui par le ministère français de la Défense dans les deux contrats.

Le calendrier, avril 1995, et le montant, plus d'un million et demi d'euros, intéressent au plus haut point les juges. C'est en effet à ce moment-là qu'a été versée, en espèces, une somme équivalente sur le compte de campagne d'Edouard Balladur. En tout, 3 millions d'euros de soutien financier à l'ancien Premier ministre intriguent la justice, qui se rapproche aussi d'un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget, porte-parole du candidat Balladur. Cité, lui, dans la création de structures off-shore au Luxembourg.

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