France: François Hollande s’engage à autoriser la levée du secret défense dans l’affaire Karachi

Dans le cadre de l'affaire Karachi, François Hollande a reçu ce lundi 12 mars les familles des victimes de l'attentat qui, en 2002, avait frappé les techniciens de la direction des constructions navales en poste à Karachi. Le candidat socialiste s'est engagé, s'il est élu, à autoriser la levée du secret défense sur tous les documents et à laisser les juges travailler en toute indépendance. L'affaire Karachi, devenue une affaire d'état depuis que des proches de Nicolas Sarkozy sont dans le collimateur de la justice, s'invite donc dans la campagne électorale.

Les familles endeuillées de l'attentat de Karachi n'ont rencontré qu'une seule fois Nicolas Sarkozy, en avril 2008. Le chef de l'Etat leur avait pourtant promis de les revoir. Il n'en fut rien.

Il faut dire qu'entre-temps, l’affaire Karachi est devenue une affaire d'Etat. Elle fait l'objet de deux informations judiciaires : l'une sur l'attentat, conduite par le juge antiterroriste Marc Trévidic, l'autre confiée au juge financier Renaud Van Ruymbeke. Les magistrats enquêtent sur des soupçons de rétrocommissions ayant pu alimenter la campagne d'Edouard Balladur en 1995.

Une affaire qui éclabousse aujourd'hui les plus proches amis de Nicolas Sarkozy. Il s’agit d’une situation fort gênante pour le président sortant, estime Sandrine Leclerc, porte-parole des familles de victimes : « Il nous a envoyé un courrier en expliquant simplement que dans le cadre du principe de la séparation des pouvoirs, il ne pouvait pas recevoir les familles des victimes pour parler du dossier ».
 
Sandrine Leclerc tient aussi à préciser : « Il faut savoir qu’iI nous avait reçus en 2008 et apparemment, là, le principe ne s’appliquait pas. Il s’est exprimé après notre demande en 2009, en qualifiant le travail du juge d’instruction Marc Trévidic de ' fable ' et de ' grotesque '. La séparation des pouvoirs, pour Nicolas Sarkozy, c’est au gré des humeurs ou à géométrie variable. »

Si les familles des victimes s'invitent dans la campagne électorale pour tenter de faire avancer ce dossier à l'instruction depuis dix ans, elles ne souhaitent pas pour autant rencontrer tous les candidats. Elles refusent catégoriquement de rencontrer Nicolas Sarkozy.  

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