Les familles endeuillées de l'attentat de Karachi n'ont rencontré qu'une seule fois Nicolas Sarkozy, en avril 2008. Le chef de l'Etat leur avait pourtant promis de les revoir. Il n'en fut rien.
Il faut dire qu'entre-temps, l’affaire Karachi est devenue une affaire d'Etat. Elle fait l'objet de deux informations judiciaires : l'une sur l'attentat, conduite par le juge antiterroriste Marc Trévidic, l'autre confiée au juge financier Renaud Van Ruymbeke. Les magistrats enquêtent sur des soupçons de rétrocommissions ayant pu alimenter la campagne d'Edouard Balladur en 1995.
Une affaire qui éclabousse aujourd'hui les plus proches amis de Nicolas Sarkozy. Il s’agit d’une situation fort gênante pour le président sortant, estime Sandrine Leclerc, porte-parole des familles de victimes : « Il nous a envoyé un courrier en expliquant simplement que dans le cadre du principe de la séparation des pouvoirs, il ne pouvait pas recevoir les familles des victimes pour parler du dossier ».
Sandrine Leclerc tient aussi à préciser : « Il faut savoir qu’iI nous avait reçus en 2008 et apparemment, là, le principe ne s’appliquait pas. Il s’est exprimé après notre demande en 2009, en qualifiant le travail du juge d’instruction Marc Trévidic de ' fable ' et de ' grotesque '. La séparation des pouvoirs, pour Nicolas Sarkozy, c’est au gré des humeurs ou à géométrie variable. »
Si les familles des victimes s'invitent dans la campagne électorale pour tenter de faire avancer ce dossier à l'instruction depuis dix ans, elles ne souhaitent pas pour autant rencontrer tous les candidats. Elles refusent catégoriquement de rencontrer Nicolas Sarkozy.