En novembre 2010, Dominique de Villepin avait déjà indiqué aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire que les commissions sur les contrats d'armement avaient été interrompues par le président Jacques Chirac en raison de graves soupçons de rétrocommissions. L'ex-Premier ministre faisait alors état d'une volonté du chef de l'Etat de « moraliser » la vie publique après son élection.
Les deux juges du pôle financier, qui enquêtent sur un éventuel détournement d'argent sur les contrats d'armement avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan, ont donc à nouveau questionné celui qui, en 1995, était secrétaire général de l'Elysée, car des éléments nouveaux apparus récemment laissent penser que le récit de Dominique de Villepin sur l'arrêt des paiements pourrait être partiel.
Les juges émettent l'hypothèse que ces fameuses rétrocommissions auraient pu continuer à être distribuées en alimentant cette fois de supposés « réseaux Chirac ». C'est Ziad Takieddine, l'intermédiaire en armement imposé par les balladuriens, qui a mis les juges sur cette piste.
Selon Me Olivier Metzner, avocat de Dominique de Villepin, ce dernier n'a pas été interrogé ce lundi matin sur l'après-1995, affirmant qu'il n'était en rien concerné par cette affaire.
A moins de quatre mois du premier tour de l'élection présidentielle, cette affaire est donc explosive pour la majorité. Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, les frères ennemis de 1995, continuent de s'affronter sur tous les fronts.