France : des documents relatifs à l’attentat de Karachi peut-être déclassifiés secret-défense

En France, une commission consultative a recommandé vendredi 3 février que des documents classés secret-défense soient joints au dossier judiciaire de l'attentat de Karachi qui avait provoqué la mort de 14 personnes en 2002. Cet avis ne vaut pas décision mais il répond favorablement à une demande du juge Renaud Van Ruymbeke, chargé du volet financier de cette affaire.

La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a émis un avis favorable vendredi 3 janvier à la déclassification de documents du ministère de la Défense relatifs au volet financier du dossier sur l'attentat de Karachi qui avait coûté la vie à quinze personnes, dont onze salariés français des chantiers navals, en mai 2002.

Cet avis de la CCSDN, publié vendredi au Journal officiel à la suite de sa réunion le jeudi 19 janvier, fait suite à une demande du ministre de la Défense Gérard Longuet du 28 novembre 2011. Ces documents, seul le magistrat demandeur et le gouvernement en connaissent le nombre, la nature et tout ou partie des contenus.

De lourds enjeux politiques

Mais ils ont assurément à voir avec « les abus de biens sociaux, complicité et recels » sur lesquels enquête le juge Van Ruymbeke dans deux contrats d'armements, conclus en 1994. L'un, avec l'Arabie Saoudite, l'autre, une vente de sous-marins avec le Pakistan. Le deuxième est directement lié, pour la justice, avec l'attentat de mai 2002 à Karachi.

Il s’agit d’une affaire très sensible puisqu'elle pourrait bien avoir pour origine un financement illégal de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Un présumé circuit financier occulte qui vaut déjà mise en examen à l'un des deux intermédiaires de ces contrats, Ziad Takieddine, et à un ancien ministre, Renaud Donnedieu de Vabre.

Dans ce dossier figure également le nom de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget du gouvernement Balladur puis porte-parole du candidat malchanceux à l'Elysée. Politiquement, les enjeux de ce dossier sont très lourds et, jusqu’à présent, le secret-défense a régulièrement été opposé au magistrat.

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