Un favori dans chaque émission, deux outsiders pour équilibrer et deux petits candidats parce qu'il le fallait bien. Une répartition à l'image des temps de parole : sur le mode de l'égalité parfaite. C'est ainsi qu'ont été organisées les deux émissions spéciales présidentielle où les dix candidats officiels se sont succédé.
Des émissions très cadrées, presque verrouillées, pour éviter que les deux principaux adversaires ne s'affrontent ou même ne se rencontrent : Nicolas Sarkozy et François Hollande avaient tous les deux refusé de participer à des débats, ce fut donc des interviews à tour de rôle.
Au final, il y aura quand même eu quelques échanges, certes indirects, comme la réponse indignée de Nicolas Sarkozy aux accusations d'Eva Joly sur le financement de sa campagne de 2007 à 24 heures d'intervalle.
Ou les réponses successives de François Bayrou et Nicolas Sarkozy sur la possibilité pour le deuxième de nommer le premier à Matignon en cas de victoire. Il y aura eu quelques envolées comme celle de Jean-Luc Mélenchon qui se voit en « recours de la gauche ».
Et les « petits », les Arthaud, Poutou, Cheminade, ou Dupont-Aignan, auront eu enfin une tribune à une heure de grande écoute. A défaut de pouvoir se confronter aux poids lourds, cela leur aura permis d'affronter les caméras, et aux Français de découvrir la verve de Nathalie Arthaud ou les rêves de conquête spatiale de Jacques Cheminade.
Le vrai débat, celui qui peut faire basculer une élection, projet contre projet, face à face, aura lieu pour le second tour. Là, ce n'était qu'un échauffement.