Présidentielle 2012 : Nicolas Sarkozy y croit toujours

Malgré des sondages en baisse le président-candidat espère passer le 1er tour en tête, et reprendre ainsi l’avantage entre les 2 tours.

L’optimisme ne le lâche plus. Les courbes des sondages du 1er tour ont beau se croiser et se décroiser depuis deux semaines, Nicolas Sarkozy est en persuadé : la dynamique est de son côté face à son principal rival François Hollande. Mieux encore, le président candidat sent « monter la vague » comme il le martèle désormais à chacun de ses meetings.

Depuis le lancement de sa campagne à la mi-février, Nicolas Sarkozy a de fait réussi à rattraper une grande partie de son retard, et aujourd’hui, dans la dernière ligne droite, il ne désespère pas de distancer son adversaire socialiste. Même si les enquêtes d’opinion le donnent toujours largement battu au second tour. Le candidat de l’UMP balaye d’un revers de main l’implacable verdict des sondages. Car il a foi en la puissance symbolique d’une victoire au premier tour. « Ce sera un véritable choc psychologique », analyse ainsi un de ses proches « la dynamique gagnante sera alors enclenchée qui permettra le ralliement du centriste François Bayrou et l’adhésion d’une grande partie des électeurs du Front national ».

Passer en tête à l’issue du 1er tour est ainsi devenu la priorité, la principale obsession du président sortant bien décidé à mettre les bouchées doubles pour y parvenir. Et Nicolas Sarkozy de se réjouir que la bataille vire au duel entre lui et François Hollande, les autres candidats étant donnés distancés dans tous les sondages.

« Gauche au volant, Grèce au tournant »

Ce mano à mano avec son adversaire socialiste « est le meilleur des scénarios », explique un ministre « cela va permettre aux Français de comparer les deux hommes et de s’apercevoir que François Hollande ne fait pas le poids ». Pour tailler en pièce son adversaire socialiste, Nicolas Sarkozy n’hésite pas à le caricaturer en « représentant de la gauche caviar, de la gauche bobo ». Allant même jusqu’à jouer désormais sur la peur du retour au pouvoir des socialistes qui entraînerait, selon Nicolas Sarkozy ni plus ni moins que « la ruine de la France ». Ce que sa porte-parole de campagne, Nathalie Kosciusko-Morizet résume en une formule expéditive : « Gauche au volant, Grèce au tournant ».

Séduire l’électorat frontiste et centriste

Pour s’assurer un 1er tour gagnant et préparer le second tour, Nicolas Sarkozy cherche également désormais à séduire au-delà de son camp. Après une campagne très à droite sur les thèmes régaliens de l’immigration et de la sécurité, le président-candidat a ainsi entrepris de se lancer dans - un grand écart - compliqué, en tendant la main aux électeurs centristes tout en s’adressant aux électeurs du Front national. Aux militants frontistes il explique que « le vote pour Marine Le Pen profitera au Parti socialiste ». Devant les centristes il agite le spectre « d’un tandem Hollande-Mélenchon » où le PS, explique-t-il serait en quelque sorte « l’otage » de l’ultra-gauche représentée par le candidat du Front de gauche.

Dimanche, lors du grand rassemblement de la Place de la Concorde, sur la place même où il avait célébré son sacre de 2007, Nicolas Sarkozy martèlera à nouveau que « rien n’est joué » et il appellera à la mobilisation. Une dernière démonstration de force à une semaine du 1er tour pour tenter d’imposer également son optimisme quant à ses chances de victoire. Car si le président-candidat y croit dur comme fer, chacun dans son entourage reconnaît que cela sera extrêmement serré. Et certains même ne cachent pas leur pessimisme. Comme ce ministre qui ironise : « Quand on se croise avec les collègues, confie-t-il, on se dit on va gagner c’est sûr ! ». « Et puis il y en a toujours un qui ajoute, et toi, après la défaite, tu feras quoi ? ».

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