Jean-Luc Mélenchon est parti de très loin. Crédité de moins de 4% des intentions de vote au début de la campagne, le candidat du Front de gauche a petit à petit grignoté des points et séduit de plus en plus d’électeurs. Il oscille à présent aux alentours des 15%. Cet ancien ministre et sénateur socialiste de 61 ans qui a fait alliance avec les communistes a d’abord occupé le terrain dans des salles moyennes pour des meetings de quelques milliers de personnes. Puis, le tournant est arrivé le 18 mars 2012 avec une prise de parole -place de la Bastille à Paris- devant plus de 100 000 personnes. Jean-Luc Mélenchon décide alors de s’adresser au peuple en plein air, à Toulouse et à Marseille. Il exalte les foules au cours de ces rassemblements. Ce tribun hors pair, à l’écharpe et cravate rouges, est devenu au fil du temps une force crédible à la gauche du parti socialiste.
Le Smic à 1 700 euros
Le programme de Jean-Luc Mélenchon attire donc de plus en plus de socialistes qui hésitent à voter François Hollande. Il réclame l’insurrection citoyenne et souhaite la création d’une VIe République. Il affirme vouloir affronter la finance, sortir la France de l’Otan et la voir prendre ses distances avec les Etats-Unis. Jean-Luc Mélenchon veut aussi porter le Smic à 1 700 euros brut par mois, titulariser les 800 000 précaires de la fonction publique, appliquer un salaire maximum avec un écart de 1 à 20, fixer un revenu maximum à 360 000 euros par an.
En outre, le candidat du Front de gauche souhaite l’application de la retraite à 60 ans à taux plein, l’interdiction des licenciements boursiers, la construction de 200 000 logements publics sociaux par an, le remboursement à 100% des dépenses de santé couvertes par la Sécurité sociale, la création d’un pôle public de l’énergie comprenant EDF, GDF ,Areva et Total renationalisés. Enfin il envisage d’organiser un référendum sur le nucléaire. Les responsables du Front de gauche se disent eux-mêmes surpris par l’ampleur de cette vague rouge qui va bien au-delà de l’addition de leurs forces à savoir le Parti communiste, le Parti de gauche et plusieurs autres petites formations.
Chasser Le Pen du podium
Jean-Luc Mélenchon, en cette fin de campagne, a une dernière obsession : être au minimum devant Marine Le Pen au soir du premier tour de l’élection présidentielle. Pour lui, le moment est « venu de débarrasser la vie politique de ces malfaisants ». Il qualifie la candidate du FN de « chauve-souris » et de « semi démente ». Son ambition est de réunir les votes populaires de l’extrême-droite, ce qui était loin d’être gagné il y a quelques mois. Dans ces derniers jours de campagne, Jean-Luc Mélenchon espère enfin mobiliser pour convaincre encore les hésitants et les abstentionnistes.