Selon une enquête de l’IFOP réalisée pour le Journal du Dimanche, l’abstention pourrait être le choix d’un électeur sur trois. Si le premier tour se déroulait aujourd’hui, elle battrait le record historique de 2002, lorsqu’un mémorable 21 avril, plus de 28 % des Français ne se sont pas rendus aux urnes.
Cette année- là, le candidat socialiste Lionel Jospin a payé cher la démobilisation de son électorat et la confrontation du deuxième tour a eu lieu entre Jacques Chirac et Jean-Marie le Pen, le leader du Front national.
D’après le politologue Pascal Perrineau, cité par le journal Le Monde, on sent actuellement le même flottement de l’opinion publique qu’en 2002. Un même désenchantement, qui peut se traduire soit par l’abstention ou un vote protestataire.
Pour Frédéric Dabi, directeur du département Opinion de l’IFOP, la dynamique de campagne, plutôt élevée au début, a été cassée par les tueries de Toulouse et de Mautauban. Selon lui, il y a un décalage entre les discours de certains candidats -concentrés sur la sécurité et l’immigration- et les attentes des Français sur les questions économiques.
Un autre facteur pourrait lui aussi peser sur les résultats de l’élection : le week-end du premier tour correspond à une période de vacances scolaires en France.