L'égalité des chances n'a sans doute jamais existé mais c'est l'idéal républicain de l'école dont tous les gouvernements et présidents se réclament.
Le travail inédit de la Cour des comptes révèle pourtant le contraire. En exposant la réalité des moyens donnés à l'Education par l'Etat. Et cette répartition est tout simplement injuste. Au sens fort du terme. Ce sont en effet les plus démunis, les plus exposés socialement aux risques d'échec scolaire qui sont les moins aidés.
De la maternelle au lycée, partout où se concentrent les plus grandes difficultés, le constat est le même : la dépense publique est inférieure à celle consentie dans des zones bien plus favorisées. Mieux vaut être écolier ou lycéen à Paris, qu'en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne ou encore dans les Yvelines. Moins d'argent par élève, moins d'encadrement, moins d'enseignants titulaires et chevronnés.
A la faveur de pratiques pour le moins surprenantes et même « opaques » dans les dotations financières de chaque académie ou la répartition annuelle des postes d'enseignants.
Les magistrats-enquêteurs s'en inquiètent d'autant plus que ces inégalités s'aggravent depuis quelques années, à l'initiative de celui-là même qui devrait les corriger : le ministère de l'Education nationale.