De notre envoyée spéciale à La Réunion
S’il n’est pas serein, François Bayrou donne bien le change. A La Réunion, donc à dix mille kilomètres de la métropole et de ses adversaires pour la présidentielle, il a enchaîné les visites pendant deux jours, détendu et souriant, comme si les sondages n’existaient pas, comme si sa relégation à la cinquième place le laissait indifférent, comme si rien ne pouvait perturber sa campagne. François Bayrou semble avoir des certitudes qui lui évitent les états d’âme. Pour preuve, il déclare : « Quand vous êtes absolument certain que vous avez identifié les questions qui se posent au pays, que vous proposez une stratégie où on concentrera toutes les forces pour en sortir, alors vous êtes pleinement dans le rôle de dialogue avec le pays qui est le vôtre ».
« Serein »
Serein certes, mais réaliste tout de même. Même s’il veut croire que tout est toujours possible et rappelle l’élection de 2002 avec la qualification surprise de Jean-Marie Le Pen pour le second tour au détriment du socialiste Lionel Jospin, François Bayrou admet que maintenant pour lui, c’est quitte ou double : « On ne sait jamais quand s’ouvre les périodes décisives… Pour moi en tout cas, bien sûr, ça va se jouer dans les jours et les heures qui viennent ».
François Bayrou est le seul candidat à ne pas avoir fait une pause pendant le week-end de Pâques, il a affiché sa bonne forme, son entrain et ses convictions à La Réunion. Mais il lui reste à peine deux semaines de campagne avant le premier tour. C’est peu pour inverser les tendances et pour réussir à s’immiscer dans le duel annoncé entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Mais c’est trop tôt pour renoncer.