Avec notre envoyée spéciale à La Réunion, Valérie Gas
François Bayrou a voulu se confronter, dès son arrivée à La Réunion, à la réalité économique et sociale difficile de l’île. Le candidat centriste s’est rendu tout de suite dans le quartier très sensible de Saint-Denis, le fameux Chaudron, où 55% des jeunes sont au chômage.
Frédéric Maillot, du collectif RSKP, Réunionnais qui se bat contre les « profiteurs », lui a fait part de ses attentes : « Il faut un modèle économique qui soit au service de La Réunion d’en bas. Et pour cela, il faut nous construire un nouveau capitaine d'industrie, qui vient de La Réunion d’en bas. Il faut chambouler le modèle économique qu’il y a aujourd’hui et que nous subissons ».
Un discours que François Bayrou a affirmé comprendre : « Il y a une chose pour moi très importante dans ce que vous dites, c’est que c’est dans l’activité économique, l’entreprise, la création de nouvelles filières, par vous, qu’est l’avenir de La Réunion. Moi, je signe ça ».
François Bayrou signe d’autant plus que cela lui permet de développer son principal thème de campagne, le «produire local» : « Ce n’est pas de l’extérieur que viendra le salut de La Réunion. Et d’ailleurs, pas non plus de l’extérieur que viendra le salut de la France ! ».
Les autres candidats ont évité le Chaudron. Didier Vaitilingon, lui aussi du RSKP, s’en émeut : « Maintenant, Monsieur Sarkozy n’est pas venu, Monsieur Hollande n’est pas venu… Vous voyez encore une fois comment La Réunion est traitée ? J’appelle ça du mépris ».
En allant au Chaudron, François Bayrou a voulu montrer une nouvelle fois sa différence, dans une campagne où, dit-il, ses adversaires évitent de parler des vrais problèmes.