« Le jour où nos ministres recevront des chômeurs en tête à tête dans leur bureau pour leur demander des conseils, ce jour-là nous aurons gagné ». Ce cri du cœur, c’est celui des responsables d'associations. Qu'il est difficile de plaider la cause des sans voix, explique la présidente d'Amnesty International, Geneviève Garrigos, parce qu'une bonne politique contre la pauvreté, ça n’existe pas !
Il faut des politiques : « Discuter avec les personnes, poursuit Geneviève Garrigos, et faire du sur mesure en fonction des situations et des besoins. Et ce n’est pas qu’en France, c’est partout dans le monde. D’abord, je pense que ça coûterait beaucoup moins cher. Les ressources seraient beaucoup mieux utilisées et ça changerait aussi l’image vis-à-vis du public parce que souvent on les condamne à tort ».
Alors, pauvreté égale fatalité ? Non, pas pour Renée Mathureau en tout cas. Au chômage depuis 20 ans, elle a lancé un programme avec la mairie d'Angers : « Travaillant avec les élus main dans la main, on a pu quand même faire un prêt que les gens qui sont dans la précarité ne peuvent pas avoir, surtout à un certain âge 50 ans. Donc des prêts à 1% ».
Alors, à un mois des élections, le petit supplément Paroles de sans voix dans les journaux de France fera peut-être bouger la donne politique parce que pour le moment, seule Eva Joly, la candidate écologiste, et François Bayrou, candidat du MoDem, ont daigné recevoir les associations en compagnie des chômeurs.