Avec notre envoyé spécial à Bastia,
C'est une petite phrase délivrée dimanche par François Hollande devant une poignée d'élus corses attablés face au port de Bastia : « La droite n'a pas d'autres moyens pour essayer d'effacer son bilan que de parler de la peur ». Toulouse, l'insécurité, mais avant cela Schengen, le nucléaire et l'indépendance énergétique de la France ou encore le procès en illégitimité dressé contre François Hollande, autant de thèmes à même de provoquer un repli des électeurs.
Le candidat socialiste aurait-il donc peur après les événements de Toulouse, la remise en selle de Nicolas Sarkozy et son propre effritement dans les sondages ? L'équipe Hollande semble avoir intégré le croisement des courbes. « Sarkozy en tête au premier tour, c'est l'hypothèse la plus probable », confie un proche de François Hollande. Le souvenir de 2002 reste cuisant. « C'est toujours les mêmes recettes », dit-on dans l'équipe Hollande, où l'on espère que les Français ne se laisseront pas une nouvelle fois duper.
Pour François Hollande, la raison serait plus forte que l'émotion. « Regardez la différence », dit-il. Lui, il serait le candidat de l'espoir et Nicolas Sarkozy, celui de la peur. Ce faisant, François Hollande renoue avec l'un des ses travers lorsqu'il dirigeait le Parti socialiste : l'analyse et le commentaire des stratégies électorales. Un peu insuffisant pour susciter l'espoir.