Tuerie de Toulouse : entre campagne et «unité nationale», les candidats jouent les équilibristes

Depuis l’annonce de la tuerie du collège Ozar Hatorah de Toulouse, tous les candidats ont exprimé le besoin de faire taire les polémiques politiciennes pour participer au recueillement national. Certains ont même suspendu leur campagne. Mais le dénouement de l’affaire approchant, les premières piques ont été lancées, ce matin du 21 mars.

C'est une campagne suspendue, mais qui continue. Sous une autre forme. C'est en fait, parmi les prétendants, à qui se montrera le plus « présidentiel ». Avec cette affaire, Nicolas Sarkozy réendosse le costume de président de la République en exercice, garant de l'unité de la nation. Ses déplacements et autres réunions publiques ont été annulées, mais il reste très présent, en recevant les représentants des cultes et en s'exprimant régulièrement en montrant sa compassion ou, comme ce matin, en faisant le point sur l'opération de Toulouse.

François Hollande quant à lui, a également reporté plusieurs déplacements. Même s'il n'est pas dans la même position que son rival, lui aussi s'exprime régulièrement dans les médias pour appeler à l'unité et montrer sa « présidentialité », montrer qu'il peut devenir le prochain chef de l'Etat, comme il l'avait déjà dit. La difficulté pour les deux hommes réside en fait dans la manière dont ils vont sortir de cette période particulière.

Celui qui prendra l'initiative prendra le risque d'apparaître comme celui qui brisera ce moment d'unité nationale. Mais il va bien falloir le faire parce que de fait la campagne se poursuit et même plutôt vigoureusement. Ce matin, le Front national, dont la candidate Marine Le Pen réclame une guerre contre le risque fondamentaliste, publiait un communiqué adressé « aux salauds » qui ont tenté d'instrumentaliser le drame de Toulouse contre le Front national. Le texte cite nommément Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou, lesquels n'ont jamais suspendu leur campagne.

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