Ce n’est pas le ralliement de Jean-Pierre Chevènement qui fera basculer la présidentielle. Dans l’équipe de François Hollande on le sait bien : «Le sénateur du territoire de Belfort ne déplacera pas des montagnes», sourit un proche du candidat. Alors on préfère insister sur la qualité de ce soutien et ce qu’il symbolise. «Dans l’esprit collectif, il y a le 21 avril 2002», explique-t-on. Lionel Jospin, alors candidat à l'élection présidentielle, reste ainsi convaincu qu’il doit son élimination au premier tour du scrutin à la candidature de son ancien ministre.
Dans la stratégie de rassemblement chère à Hollande, Chevènement représente aussi «la France du non», le «non» au référendum sur la Constitution européenne de 2005, dont Nicolas Sarkozy parle beaucoup en ce moment. En annonçant dimanche sa volonté d’instaurer un protectionnisme européen, le candidat de l’UMP est même soupçonné de loucher sur la démondialisation d’Arnaud Montebourg. Et c’est ainsi que le troisième homme de la primaire socialiste vient de décrocher le titre officiel de «représentant spécial» du candidat.
L’affichage est en place pour permettre à François Hollande de séduire la gauche de la gauche et de contenir la percée de Jean-Luc Mélenchon. Avec pour objectif, à l’heure où les courbes des sondages se croisent et se décroisent avec Nicolas Sarkozy, d'être au plus haut au premier tour.