Chevènement : 3 petits mois et puis s’en va

Jean-Pierre Chevènement jette l’éponge : le président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) annonce qu’il se retire de la présidentielle. Comme il l’avait fait en 2007. Mais l’ancien ministre de François Mitterrand et Lionel Jospin refuse pour l’instant de dire qui il soutiendra.

La question n'était pas tant de savoir si Jean-Pierre Chevènement allait retirer sa candidature, mais quand. Et c'est donc ce mercredi matin, par le biais d'un communiqué, que l'ancien ministre de François Mitterrand et Lionel Jospin a annoncé son retrait. Sans surprise. Jean-Pierre Chevènement avoue à demi-mot son impuissance à peser dans cette campagne présidentielle. Il dit ne « plus avoir les moyens de faire campagne ». L’homme qui avait obtenu 5,3% des suffrages à la présidentielle de 2002 n’avait jamais réussi, en trois mois, à dépasser 1% d’intention de vote dans les sondages. Une dernière enquête d’opinion le créditant même d’un cruel 0%. Jean-Pierre Chevènement en a pris acte, lui le brillant électron libre de la gauche républicaine et socialiste.

Personne ne pensait que Jean-Pierre Chevènement maintiendrait sa candidature jusqu’au bout. En cause, le précédent de 2007. Chevènement s’était déclaré candidat avant, un mois plus tard, de rallier Ségolène Royal. Cette fois-ci, il aura tenu trois fois plus longtemps… Trois petits mois, et puis s’en va. Et il prolonge le suspens. Pas de ralliement pour l’instant. Pas encore. Le sénateur de Belfort dira, « le moment venu », et « les yeux ouverts », à qui il apporte son soutien. Ses anciens camarades socialistes François Hollande et Jean-Luc Mélenchon sont déjà sur les rangs, ainsi que le souverainiste de droite Nicolas Dupont-Aignan, guère mieux loti par les sondages.

Jean-Pierre Chevènement, qui a refusé de participer à la primaire socialiste (et il doit s’en mordre les doigts, vu son impact médiatique) devrait logiquement appeler à voter pour François Hollande. Même si Chevènement ne jouera jamais le rôle de conseiller qu’il a pu endosser auprès de Ségolène Royal en 2007, les deux hommes sont en contact régulier. Et le discours du Bourget de François Hollande, sur la France et la République, a sonné doux aux oreilles du président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen.

Sitôt connu son retrait, François Hollande a d’ailleurs salué une décision « sage ». Le candidat socialiste évoque beaucoup ces derniers temps sa « blessure » du 21 avril 2002, et l’élimination de Lionel Jospin, provoqué par une inflation de candidatures à gauche. C’était l’époque où Chevènement, surnommé « le Che » voulait « faire turbuler le système ». Le système avait bien « turbulé », au-delà de ses espérances. Et aujourd’hui encore, Lionel Jospin considère, amer, que son ancien ministre de l’Intérieur Chevènement est le responsable de sa retraite anticipée.

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