François Bayrou ne veut pas être en reste. Ses deux principaux adversaires, François Hollande et Nicolas Sarkozy, ont fait assaut de propositions ces derniers jours. Alors le candidat centriste a décidé de contre-attaquer. Il a donc présenté vingt mesures chiffrées avec une priorité : « Le premier devoir de l’Etat, c’est de bien gérer, c’est de mettre la France en état de sortir du surendettement assez vite pour que ce soit crédible… et de faire cette remise en ordre sans tout casser, sans effrayer les Français ».
L’équilibre en 2016
Revenir à l’équilibre d’ici 2016, c’est l’objectif de François Bayrou et cela nécessite de réaliser 50 milliards d’économies et de faire rentrer 50 milliards de recettes. Comment ? En augmentant la TVA d’un point, en créant deux nouvelles tranches d’impôt (à 45% et 50%), en rabotant les niches fiscales, en supprimant la défiscalisation des revenus issus des heures supplémentaires mais surtout en contraignant l’Etat à ne pas dépenser un euro de plus qu’en 2012 pendant deux ans. Pour François Bayrou, qui assure qu’il baissera les salaires du président de la République et des ministres de 10% s’il est élu, l’Etat doit montrer qu’il fait aussi des efforts : « J’ai la certitude qu’il faut, en effet, que l’Etat donne l’exemple ».
Le deuxième pilier du programme économique de François Bayrou passe par le « réarmement » de la production française, notamment grâce à la création d’un commissariat aux stratégies, d’un label, et à la mise en œuvre de mesures à destination de petites et moyennes entreprises (PME) avec la création d’une banque de soutien aux PME, d’un livret d’épargne industrie, d’une incitation fiscale pour aider la mise en réseau des grandes entreprises et des PME.
Le temps des engagements
François Bayrou préconise aussi l’organisation d’une négociation nationale autour de la rénovation du climat social dans les entreprises dans laquelle l’Etat sera « facilitateur » mais pas« décideur », pour sortir des« blocages ». Il suggère par ailleurs la participation des salariés aux conseils d’administration des entreprises de plus de cinq cents employés, présentée comme« un pas vers la démarche de co-gestion ».
Le candidat centriste assure que pour réindustrialiser la France, il faut mettre en œuvre une politique industrielle au niveau européen notamment en affectant 10% du budget de l’Union à des priorités sectorielles prédéfinies (biotechnologies, infrastructures…). Et enfin il reprend, en l’adaptant à la situation de crise, une proposition de sa précédente campagne : le droit à un emploi sans charge. En 2007, toutes les entreprises étaient visées. En 2012, François Bayrou limite cette exonération à deux ans et la réserve aux entreprises de moins de 50 salariés qui embaucheront un jeune ou un chômeur. Cette mesure« exceptionnelle » coûtera deux milliards d’euros mais elle est financée. Et François Bayrou l’assume, car son ennemi, il l’a dit, après le « surendettement », c’est le« chômage ».
François Bayrou entre dans le dur de la campagne : le temps des propositions et des engagements, et affirme aux Français qu’il veut être le candidat de la« vérité ».