Bayrou vante sa méthode pour redresser la France

L’annonce de la dégradation de la note souveraine de la France par l’agence Standard and Poor’s a conforté François Bayrou dans ses convictions. Lui, qui a mis en garde dès 2006 sur les dangers de l’endettement, veut aujourd’hui essayer de convaincre les Français qu’il faut changer de politique et rompre avec les habitudes passées. En présentant, à l’issue d’un forum consacré au redressement de la France, les grandes orientations de son programme économique, François Bayrou a engagé la bataille des idées.

L’heure n’est pas au triomphe pour François Bayrou, car avec la dégradation de sa note, la France traverse, dit-il, « un moment grave… la crise la plus grave depuis 50 ans ». Pour autant, le candidat centriste sait bien que cet événement apporte de l’eau à son moulin et il ne se prive pas de le rappeler : « Cela permet de vérifier deux choses dont j’avais pris la responsabilité d’avertir les Français depuis de longues années. D’abord que la politique d’insouciance qui a été pratiquée depuis des années ne pouvait manquer de nous conduire à de graves risques. Nous y sommes. Et ensuite, que cette crise est pour une grande part, une crise nationale ».

En évoquant une crise nationale, François Bayrou veut pointer la responsabilité des gouvernements successifs de droite et de gauche qui ont laissé courir les déficits et n’ont pas su agir quand il était temps. Mais il veut aussi affirmer que pour s’en sortir la France doit compter avant tout sur elle-même. Le redressement passe donc, selon lui, par une « mobilisation générale » qui impose forcément de changer de président donc de politique et de modèle de société.

« Il faut une stratégie »

Pour François Bayrou, « il faut une détermination. Il faut une stratégie. Il faut que le pays s’y tienne dans le court terme et dans le long terme…S’y tenir, maintenir l’effort, ne pas changer comme on le fait depuis des années tous les quatre matins pour satisfaire au dernier sondage… C’est le commencement de la confiance ».

Afin de mieux illustrer son propos, François Bayrou pose une question : « Pourquoi tant d’acteurs économiques n’investissent-ils plus, ne prennent-ils pas les décisions qui s’imposeraient ? » Puis il y apporte sa réponse : « Parce qu’ils ne savent pas ce que demain sera dans un pays où l’on n’est même pas sûr… que ceux que j’appelle les PPP, partis provisoirement principaux, maintiendront une demi-journée les annonces principales qu’ils font à destination des Français. Sur la fiscalité, sur la fusion de la CSG avec l’impôt sur le revenu, sur le quotient familial, sur le mariage homosexuel, ce qui est annoncé le matin est dénoncé l’après-midi ».

« Cohérence et persévérance »

François Bayrou s’en prend aux annonces à répétition justifiées, selon lui, par les seuls sondages et il attaque ainsi aussi bien Nicolas Sarkozy que François Hollande dont il veut à tout prix se différencier aux yeux des Français. Lui, affirme proposer avec son agenda 2012-2020, un calendrier, une méthode, des objectifs et des solutions pour réduire les déficits, produire plus en France, relancer les PME, changer le climat social dans l’entreprise. Le programme économique du candidat centriste prévoit de supprimer le déficit budgétaire en trois exercices, soit d’ici 2016, avec un « plan sérieux et progressif ». Pour y parvenir, François Bayrou préconise 50 milliards de réduction des dépenses et 50 milliards de recettes supplémentaires, notamment grâce à la création de deux nouvelles tranches d’impôt, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, une probable augmentation de la TVA. Pour François Bayrou, le redressement de la France passe par un préalable incontournable : la « remise en ordre des finances publiques ».

François Bayrou ne promet pas, loin s’en faut, des jours heureux et sans soucis mais il revendique une « cohérence et une persévérance » dont il dit vouloir faire « des qualités de présidence ».

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