C'est une journée noire pour l'exécutif. Un mauvais coup symbolique très fort pour le chef de l'Etat et son gouvernement. Alors que Nicolas Sarkozy avait fait de ce triple A un enjeu électoral, le gouvernement relativisait depuis quelques semaines l'impact d'un avis négatif des agences de notation et préparait ses concitoyens à la perte de cette note.
A l'automne dernier, Nicolas Sarkozy confessait « si nous perdons le triple A, je suis mort ». Puis le 12 décembre dernier, il déclarait : « ce serait une difficulté de plus mais pas insurmontable ». Au fil des mois, le président français a donc adapté son discours à cette perspective de plus en plus inéluctable d'une dégradation de la note de la France.
A trois mois et demi du premier tour de la présidentielle, la perte du triple A met Nicolas Sarkozy en difficulté. L'opposition lui renvoie cette dégradation comme un symbole de son échec. « C'est un triple échec », ironise le député socialiste Jean-Marie Le Guen.
Pour les socialistes, la perte du triple A est la conséquence de la politique du gouvernement. « Cette perte du triple A sanctionne la politique suivie depuis 2007 », a déclaré la première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry. La présidence de Monsieur Sarkozy « aura été une présidence de la dégradation de la France », pour le président du groupe PS au Sénat, François Rebsamen.
Pour François Bayrou candidat du MoDem à la présidentielle la dégradation de la note de la France est « un signe des années d'échec et de dérive ».
Pour Eva Joly, candidate écologiste à l'élection présidentielle, « la perte du triple A doit être l'occasion d'une prise de conscience qu'un autre monde doit naître. Nicolas Sarkozy a échoué ».
Mais le paradoxe pour l'opposition sera de ne pas instrumentaliser cette mauvaise nouvelle au risque de se voir taxer de se réjouir de la situation économique délicate de la France.