Elle est fière comme tout Marine Le Pen. Fière du tour qu'elle joue à ceux qu'elle appelle « les autres grands candidats » en présentant la première un programme concret, un programme chiffré. « Un chiffrage, ce n'est pas qu'un ensemble de chiffres, c'est surtout un ordre de priorité », dit-elle.
Pendant plus d'une heure, la candidate, entourée de ses conseillers, énonce donc ses priorités, usant de ces mots compliqués du jargon économique qui crédibilisent un discours. Ses priorités, ce sont la justice, la sécurité, la santé ou encore le pouvoir d'achat avec une mesure phare : l'augmentation de 200 euros nets des salaires inférieurs à 1 500 euros. Au total, 220 milliards de dépenses supplémentaires en 5 ans.
Pour financer tout cela, Marine Le Pen compte diviser l'immigration légale par 20, lutter contre les fraudes sociales et fiscales et ramener à zéro la contribution nette de la France au budget de l'Union européenne. Surtout, le Front national prétend tirer 200 milliards d'euros en 5 ans de la mise en place d'une taxe de 3% sur les importations et de la sortie de la zone euro. C'est encore grâce au retour au franc et à la création monétaire par la Banque de France que le Front national compte lancer un plan de désendettement.
Les risques inflationnistes liés à ces mesures, dénoncés par de nombreux économistes, étant manifestement balayés d'un revers de main, comme s'il s'agissait d'un simple point de détail.