Créditée de 2 à 4 pour cent d'intentions de vote la candidate écologiste multiplie ces derniers temps les actions pour redonner un second souffle à sa campagne. Elle s'est affichée, lundi 29 janvier, avec tous les grands responsables écologistes. Daniel Cohn-Bendit, Cécile Duflot et José Bové lui ont apporté leur aide. Tous ont montré qu’ils étaient soudés derrière leur candidate.
Et pourtant, l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit s'interrogeait il y a quelques temps sur le bien fondé de la candidature d'Eva Joly. Il l'a qualifie maintenant d'utile et lui réaffirme son soutien. Daniel Cohn-Bendit reste tout de même prudent, il défend les contenus de la candidate mais donne rendez-vous fin mars début avril pour faire les comptes. En clair, si elle ne remonte pas dans les sondages, il pourrait de nouveau appeler à un vote utile pour François Hollande dès le premier tour du scrutin.
Dany : le frère choisi
Les proches de l'ancienne magistrate ont aussi tiré la sonnette d'alarme sur la campagne d'Eva Joly, sans aucun relief à douze semaines du premier tour. Dans son autobiographie qui sort ce mercredi 31 janvier, Eva Joly se dévoile donc : elle décrit les menaces de mort qu'elle a reçu pendant l'affaire Elf. Un café pris en tête-à-tête avec François Bayrou chez elle. Eva Joly raconte que le patron du MoDem est estimable, qu’il a voté contre le bouclier fiscal et s’oppose à Nicolas Sarkozy, mais sur le reste des questions économiques, sociales et écologiques, poursuit-elle, François Bayrou est au milieu du gué.
C’est à cette période-là, écrit-elle encore, que Daniel Cohn-Bendit lui a téléphoné. Il venait de fonder Europe Ecologie. Eva Joly a été enthousiasmée par son projet, sa chaleur humaine et son énergie. « Il est arrivé dans ma vie, conclut-elle, comme un frère choisi ! »
Dans ce livre la candidate écologiste tente d'adoucir son image et dévoile son parcours sans détours. Ancienne dauphine de Miss Norvège devenue jeune fille au pair en France, puis conseillère juridique en hôpital psychiatrique, puis juge d’instruction et enfin femme politique.
Eva Joly doit prononcer l’un de ses premiers grands meetings de campagne le 11 février à Roubaix dans le nord de la France. Selon ses plus proches conseillers et collaborateurs, elle y fera, ce jour-là, un discours politique mais aussi un discours beaucoup plus personnel comme l’a fait François Hollande au Bourget.