Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Un jour, après avoir fait un voeu, je me réveillerai avec les nuages loin derrière moi
Là où les soucis se dissipent tels des gouttes de citron ». Des paroles tirées de l’extrait en français de « Over the rainbow », interprété par Judy Garland. Et bien, le président allemand démissionnaire Christian Wulff a choisi, entre autres, cette musique pour ses adieux jeudi soir. 
Les soupçons de corruption qui expliquent son départ prématuré peuvent justifier un tel choix musical. Mais pour beaucoup, les gouttes de citron de la chanson sont plus amères que jamais. Christian Wulff aura en effet droit jusqu’à la fin de ses jours à 200 000 euros de rente par an. Et à quelques privilèges dévolus aux anciens présidents comme un bureau avec du personnel et une voiture de fonction pour un coût de près de 300 000 euros supplémentaires.
Les Allemands à 84% rejettent cette généreuse solution. Dans la classe politique, on n’en pense pas moins. Les prédécesseurs de Wulff ont trouvé de bonnes excuses pour bouder la cérémonie de jeudi. La gauche souhaite même qu’elle soit annulée. L’ode à la joie, l’hymne européen doit aussi être joué au château de Bellevue. Pourtant l’heure ne sera pas vraiment à la fête.