Il était le « gendre idéal », présentant bien, et avait jusque-là tout le soutien d’Angela Merkel, lui-même étant issu des rangs de la CDU, le parti au pouvoir. Son élection, en juin 2010, avait d'ailleurs été une gageure pour la chancelière. Mais sous le poids du soupçon, il était devenu gênant. Demandée par le parquet de Hanovre, la levée de son immunité devait être discutée au Bundestag, la Chambre basse du Parlement allemand. Une position intenable, à un poste symbolique certes, mais où la morale prévaut.
Depuis le mois de décembre, Christian Wulff était sous le feu nourri des médias. Il lui est reproché d’avoir caché la vérité au Parlement régional de Basse-Saxe quant à un prêt immobilier accordé par un ami businessman à un taux préférentiel, alors qu’il était ministre-président de la région. Mais pas seulement. La justice s’intéresse aussi à ses relations avec le producteur de cinéma David Grönewold, qui lui aurait payé un séjour sur l’île de Sylt. L’ancien maître de Basse-Saxe aurait également séjourné chez plusieurs hommes d’affaires sans sortir un seul sous de sa poche.
Mais loin de calmer les critiques, Christian Wulff avait préféré « contre-attaquer », en janvier, en faisant pression sur les médias, et notamment sur le puissant Bild. Il avait dû, par la suite, s'en excuser.
Dans un dernier sondage, 77% des Allemands reconnaissent que son image est passablement écornée, et près de la moitié souhaitent sa démission. Cette « confiance » perdue est la raison principale de sa démission, a-t-il affirmé ce vendredi.