Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
C’est une première dans l’histoire allemande de l’après-guerre. Bien sûr, la présomption d’innocence vaut également pour Christian Wulff comme pour tout citoyen. Mais le président allemand peut-il rester malgré tout en fonction ?
L’opposition réclame sa démission ou au moins un retrait provisoire durant la procédure. Car il fait peu de doute que le Parlement allemand accepte de lever l’immunité du président de la République. La majorité conservatrice ne peut pas se permettre d’être accusée d’entraver la justice.
Le parquet de Hanovre a évoqué dans son communiqué un début de suspicion contre le chef de l’Etat allemand. Christian Wulff est accusé d’avoir profité de sa position à la tête de la région de Basse-Saxe pour obtenir des avantages financiers divers.
La fonction de président de la République est une charge honorifique qui confie à son titulaire une magistrature morale mise en mal depuis le début de l’affaire en décembre. D’après certaines sources proches de la majorité conservatrice, Christian Wulff pourrait effectuer une déclaration dès ce vendredi 17 février.
S’il devait démissionner, cela serait un coup dur pour la chancelière Merkel qui avait soutenu ce candidat il y a un an et demi dont l’élection avait été laborieuse.