L'immigration est une « chance », elle peut aussi être un « problème » lorsque le système d'intégration « ne fonctionne plus ». C'est en ces termes que le président-candidat a posé le débat à Bordeaux ce samedi, se prononçant pour une réduction du nombre des arrivées sur le territoire français. En attendant une réforme « urgente » du système français d'intégration, « il ne peut plus y avoir de regroupement familial automatique », a lancé Nicolas Sarkozy, pour qui il faut désormais poser des conditions : « un travail, un logement décent, l'engagement à apprendre le français ».
Ces dernières semaines, le chef de l'Etat avait usé à l'envi du mot « France » dans ses discours. A Bordeaux, c'est le mot « République », cher à François Hollande, qui a servi de trame générale. Au nom de la République justement, Nicolas Sarkozy a lourdement fustigé le programme de son adversaire socialiste. A ses yeux, le candidat du PS (jamais nommé) est perçu comme un acteur « cynique » de la « lutte des classes », un « tartuffe », voire même un « ennemi de la République ».
Au nom de la République (un « projet de civilisation »), Nicolas Sarkozy est aussi revenu sur la polémique lancée par Marine Le Pen puis son propre ministre de l'intérieur Claude Guéant sur la viande halal, pour illustrer sa vision de la laïcité. Une démonstration centrée sur la pratique de l'Islam en France.
Le président en a profité pour glisser un tacle à la dirigeante socialiste Martine Aubry, sans la nommer non plus. En cause : sa gestion jugée communautariste des heures d'ouverture des piscines municipales entre hommes et femmes dans la ville qu'elle administre, Lille. Histoire de souligner que les socialistes français, depuis qu'ils ont « perdu » le soutien « populaire », ont choisi d'assoir leur domination dans les collectivités locales sur un soutien électoral « communautaire ».