C'est la méthode Sarkozy, mais à la sauce hollandaise. Surprendre tout le monde, tout en rassemblant son camp et en choquant l'adversaire.
Premier temps : une proposition choc, jamais évoquée jusque-là, qui surprend jusque parmi les proches. Taxer à 75% les revenus annuels supérieurs à 1 million d'euros, même Jérôme Cahuzac, pourtant responsable des questions budgétaires dans l'équipe de campagne socialiste, n'en avait à l'évidence pas entendu parler.
En avançant cette idée, François Hollande rassemble son camp. Il insiste sur une thématique dont il a fait l'un des axes de sa campagne en désignant le monde la finance comme son « adversaire » principal.
Il prend aussi l'exact contrepied de la politique du bouclier fiscal de 2007, pendant que ses amis ne cessent de présenter Nicolas Sarkozy comme le président et l'ami des plus riches. La droite se déchaîne. Alain Juppé dénonce une confiscation fiscale. Le président sortant, lui, accuse son adversaire d'improvisation et dénonce un amateurisme consternant.
Seulement voilà, c'est la première question qui lui a été posée lors son déplacement à Montpellier. Il a donc bien dû se positionner par rapport à une proposition venue de la gauche. Et ça, c'est nouveau. Depuis sa campagne de 2007, c'était lui qui était au centre du jeu et la campagne se faisait autour de ses idées. Un rôle central que François Hollande lui conteste désormais.