Le Salon de l’agriculture: un passage obligé des candidats à la présidentielle française

Le Salon de l’agriculture a ouvert ses portes, samedi 25 février, à la porte de Versailles, à Paris. C’est Nicolas Sarkozy qui a inauguré cette 49e édition. Le défilé des candidats à la présidentielle dans cette vitrine d’une activité économique chère au cœur des Français, qui ne représente plus que 3,4% du PIB mais qui compte encore 8% de l’électorat, est incontournable.

A moins de deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, le Salon de l’agriculture est un théâtre ininterrompu de visites de candidats à l’Elysée. Et c’est Nicolas Sarkozy qui a ouvert le défilé.

Le président candidat y a passé quatre heures, tôt ce samedi 25 février, déambulant entre les stands de fromages et les expositions bovines. « Ce n’est pas du folklore, l’agriculture, c’est une activité aussi essentielle pour notre économie que l’automobile ou l’industrie spatiale », a-t-il confié. Une visite plus courtoise qu’en 2008, où Nicolas Sarkozy avait lancé le fameux « casse-toi, pauv’con ! » à un visiteur qui refusait de lui serrer la main.

Cependant, malgré cette algarade, selon un sondage OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro-LCI, les agriculteurs seraient 40% à voter pour lui contre 18% pour François Bayrou, 15% pour Marine Le Pen et 12% pour François Hollande.

Dimanche, c’est François Bayrou qui s’est rendu porte de Versailles, dans la plus grande ferme de France. Fils de paysan, éleveur lui-même, le candidat du MoDem s’est présenté comme le seul à comprendre les problèmes des agriculteurs, dont il entend défendre la cause durant cette campagne. « Les agriculteurs, ce n’est pas une clientèle électorale, c’est une pratique, une culture que je connais de l’intérieur. Il faut arrêter de prendre ces hommes et ces femmes simplement pour des bulletins de vote ».

François Bayrou a ainsi tenu à marquer sa différence avec ses concurrents qui, dit-il « viennent une fois par an tâter le cul des vaches. Moi, c’est pas pour faire semblant. Quand les élections seront finies je serai encore là ».

L’absence remarquée de Jacques Chirac 

Puis ce fut au tour de François Hollande, ce mardi. Le candidat du PS, arrivé très tôt, a prévu de rester dix heures au Salon de l’Agriculture. « Ce n’est pas au nombre d’heures passées au Salon de l’agriculture que se fait la confiance, que se donne un suffrage. Je ne suis pas du tout dans la recherche de je ne sais quel record », a assené François Hollande. Une réponse à ce qu’avait déclaré Nicolas Sarkozy fin de semaine dernière : « Il doit avoir des choses à se faire pardonner (…). Il va leur expliquer pourquoi il veut travailler avec Madame Joly mais à mon avis, il faudra plus que 10 heures ». La campagne électorale n’est jamais trop loin entre les deux favoris des sondages. Même à distance.

Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche doit s'y rendre ce mercredi, suivi de Nicolas Dupont-Aignan et Eva Joly accompagnée de l’altermondialiste José Bové, jeudi 1er mars. Marine Le Pen et l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin fermeront le bal.

Il y aura un grand absent, cette année : Jacques Chirac, pourtant habitué des allées du Salon. Absence pour des « raisons personnelles », indique son entourage. L’ancien président de la République avait déjà raté ce rendez-vous, c’était en 1978, après un accident de voiture qui l’avait cloué au lit durant des mois.

Quant aux candidats de l’extrême gauche Philippe Poutou du NPA et Nathalie Arthaud de LO, aucune visite n’est inscrite à leur agenda.

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