Comme un poisson dans l’eau ou plutôt comme un paysan parmi les siens, au salon de l’agriculture, François Bayrou n’est pas un candidat tout à fait comme les autres. Lui, qui a repris l’exploitation agricole familiale au décès de son père, connaît bien ce monde, sa culture et ses blessures. François Bayrou affirme qu’il n’est pas à la pêche aux voix, qu’il ne fait pas « la cour » à une catégorie sociale, qu’il ne parle pas aux agriculteurs comme à des « bulletins de vote ».
Il affirme que sa démarche est différente de celle des autres candidats parce qu’il est « enraciné » dans ce monde-là : « Moi, en tout cas, je ne viens pas une fois par an pour flatter la croupe des vaches. Pour moi, comme vous voyez, ce n’est pas pour faire semblant, ce n’est pas pour ramasser des voix. Quand les élections seront finies, je serai encore, toujours et jusqu’à la fin de ma vie dans le monde des agriculteurs. Ça fait une très grande différence. »
Inverser la tendance
Le monde agricole est le sien mais, cette année, il y a une campagne électorale et François Bayrou espère que les agriculteurs entendront son message de solidarité, même si les sondages montrent que, pour le moment, c’est Nicolas Sarkozy qu’ils préfèrent. Le candidat centriste n’en prend pas ombrage et pense qu’il peut inverser la tendance : « Ce que disent toutes les enquêtes, c’est qu’au contraire en quelques semaines, le vote de nombre d’agriculteurs s’est porté sur moi et je crois que cela se poursuivra ».
Il y a en tout cas au moins une personne déjà convaincue, c’est Mireille, une fan de François Bayrou rencontrée au détour d’un stand, qui l’interpelle, lui demande une photo, et lui dit tout le bien qu’elle pense de lui : « Je vous admire ! » L’échange amical dure quelques instants, François Bayrou sourit, signe un autographe et dit « au revoir » à Mireille qui le remercie et lui lance : « A bientôt ! »
« Comprendre et défendre » les agriculteurs
Le candidat passe son chemin et poursuit sa visite avec un message aux agriculteurs en forme de critique du gouvernement qui affirme que le secteur va mieux : « Je sais ce qu’ils [les agriculteurs] vivent. Quand ils entendent, comme aujourd’hui qu’on prétend que le revenu agricole a été multiplié par trois ces dernières années, ils explosent parce que la plupart d’entre eux n’arrivent pas à avoir le Smic ». François Bayrou ne fait pas de promesses mais il estime avoir une responsabilité particulière, une « mission » : « comprendre et défendre » les agriculteurs.