D'après cette étude de l'Insee, même si le coût du travail a augmenté plus vite en France, il équivaut au final à peu près à celui de l'Allemagne comme l’explique Nicole Roth de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques).
« La France est plutôt sur une quinzaine d'années sur des évolutions médianes, de l’ordre de 3% par an alors que du côté de l’Allemagne on a une plus grande modération des évolutions salariales sur les quinze dernières années, observe-t-elle. Au final, quand on raisonne sur un indicateur combinant à la fois le coût salarial et la productivité horaire, on est sur des situations qui sont finalement assez proches entre la France et l’Allemagne avec malgré tout des écarts entre tailles d'entreprise et secteurs d'activité ».
Comparer aussi les charges sociales
L'autre aspect intéressant de cette étude porte sur les cotisations sociales puisqu'elles auraient au final un impact moindre sur le coût du travail. Laurence Rioux de l'Insee donne l'exemple du Danemark et de la Suède.
«Au Danemark, explique-t-elle, la protection sociale est financée par l’impôt sur le revenu, en Suède par les cotisations sociales entre employeur et employé. Néanmoins, au final, ces deux pays ont un niveau de coût horaire qui est proche. Simplement, conclut-elle, le travailleur danois va recevoir un salaire brut plus élevé que son collègue suédois mais va payer aussi plus d'impôts sur le revenu».
Il y a donc plusieurs façons d'aborder la question des charges sociales dans le coût du travail puisqu’abaisser ces charges n'est pas forcément synonyme de meilleure compétitivité.