Le rapport remis ce 16 février 2012 à Jeannette Bougrab, secrétaire d'Etat à la Jeunesse souligne un paradoxe spécifique à la France : l’avortement est anonyme et gratuit pour les jeunes filles mineures, la contraception d’urgence via la pilule du lendemain l’est aussi; en revanche, la contraception régulière ne l'est pas, excepté dans les centres de planification familiale. « Or, 4 femmes sur 5 habitent à plus de 100 kilomètres d’un de ces centres », indique le professeur Israël Nisand, qui a dirigé le rapport. La situation est particulièrement critique dans certaines zones rurales ou dans des cités de banlieues.
Les auteurs du rapport recommandent donc d’assurer un accès gratuit et confidentiel à tous les moyens de contraception pour les jeunes filles. L’idée est de former et de mettre en réseau les médecins, infirmiers scolaires, pharmaciens intéressés. Il ne s’agit pas seulement d’assurer une prescription médicale, mais aussi d’informer et d’écouter les adolescentes.
La question du coût n’est pas éludée. Selon le professeur Israël Nisand, certains laboratoires seraient prêts à fournir leurs contraceptifs à prix coûtant à l’Etat. Une façon pour eux de fidéliser de futures clientes. L’Etat devra tout de même mettre la main à la poche et, avant tout, valider un tel dispositif. Si Jeannette Bougrab, secrétaire d’Etat à la Jeunesse, s’y est dite favorable, Nora Berra, sa consoeur en charge de la Santé, avait fait part en 2011 de son opposition à de telles mesures.
Pour en savoir plus :
Voir le site du ministère de la Santé