Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
L'avortement n'est pas un droit de la femme. C'est en substance l'idée du gouvernement conservateur, vainqueur des législatives de novembre dernier. Ce n'est pour l'instant qu'un projet, mais l'annonce du nouveau ministre de la Justice Alberto Ruiz-Gallardon est une douche froide pour l'Espagne progressiste, alors que le nombre d'opérations était en léger recul.
Une Espagne progressiste qui, en 2010, avait applaudi la loi des socialistes qui introduisait pour la première fois l'IVG, c’est à dire l'interruption volontaire de grossesse, pendant les 14 premières semaines de grossesse. Aux yeux de la droite, il faut revenir en arrière, à savoir considérer l'avortement comme un acte criminel qui doit être pénalisé sauf dans trois cas : le viol, la malformation du fœtus et un danger psychologique pour la mère.
Autre changement de taille : désormais, les très jeunes mères, de 16 à 17 ans, ne pourront avorter qu'après une autorisation parentale, qui avait été supprimée par les socialistes. Mais sur ce point, et seulement sur ce point, les sondages le disent, une majorité d'Espagnols sont d'accord avec le nouveau ministre de la Justice.