Le programme économique annoncé dimanche soir à la télévision par Nicolas Sarkozy est largement inspiré par le modèle allemand, basé sur la compétitivité des entreprises françaises.
François Fillon, Premier ministre, dans un communiqué : « Le président de la République a montré ce soir, en annonçant des mesures fortes, sa détermination à agir au service des Français. »
François Rebsamen, président du groupe socialiste du Sénat : « Nicolas Sarkozy a tenté en vain d'endosser les habits du Capitaine courage, mais il faisait plutôt penser aux médecins de Molière qui à force de saignées, achevaient le malade qu'ils étaient censés guérir. »
* Sur la TVA sociale
Le chef de l'Etat veut alléger les cotisations de sécurité sociale qui pèsent sur les entreprises. En contrepartie, la TVA normale va passer à 21,2 %, en augmentation de 1,6 point. Ce qui représente 13 milliards d'euros de charges sociales qui vont basculer sur la TVA dès le 1er octobre prochain.
François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle : la hausse de 1,6 point du taux moyen de la TVA est « inopportune, injuste, infondée et improvisée ». « C'est aggraver encore l'injustice qui caractérise le mandat de Nicolas Sarkozy. » Dans ces conditions, « le mieux est de supprimer (cette hausse, ndlr) et c'est ce que les Français auront à décider. »
François Bayrou, candidat du MoDem à la présidentielle : cette mesure « n'aura aucun effet sensible sur le coût du travail. »
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle : « Nicolas Sarkozy vient d’annoncer un troisième plan d’austérité. Standard Poor’s a été obéie. Cela va saigner. »
Force ouvrière (FO), dans un communiqué : « Toute augmentation de la TVA constitue une erreur économique (risque de baisse de la consommation, vision erronée de la compétitivité) et un danger social (baisse du pouvoir d'achat et remise en cause du financement des allocations familiales) (…) »
Medef (patronnat), dans un communiqué : « Le président de la République a annoncé une série de mesures favorables à l'économie française et susceptibles de donner des atouts compétitifs nouveaux à nos entreprises. »
* Sur la remise en cause des 35 heures
Toujours dans le but de relancer l'activité, Nicolas Sarkozy veut développer le dialogue au sein des entreprises. Un dialogue pour plus de flexibilité sur les salaires et le temps de travail : « Il faut donner la priorité à l'emploi », selon Nicolas Sarkozy. Une façon aussi de remettre progressivement en cause la loi sur les 35 heures.
Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT : « Il s'agit uniquement d'ouvrir la vanne de la déréglementation du temps de travail ».
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a estimé lundi que les accords compétitivité-emploi font « sauter le verrou » de l'accord individuel du salarié et reviennent à « glisser » vers un modèle de négociation « à l'anglo-saxonne, entreprise par entreprise ».
Marie-George Buffet, députée communiste : « Avec la remise en cause du droit aux 35h, on demande aux salariés de choisir entre leur emploi ou leurs salaires ; ou travailler plus ou gagner moins ! Tout cela est injuste et inefficace. »
* Sur le secteur de l’immobilier
Nicolas Sarkozy a également annoncé une mesure destinée à doper l'économie, un coup de pouce au secteur de l'immobilier, grâce à une augmentation de 30 % du coefficient d'occupation des sols. « Tout cela va donner un travail formidable à l'industrie du bâtiment », promet Nicolas Sarkozy.
* Taxe sur les transactions financières
Enfin, le chef de l'Etat a confirmé sa volonté de mettre en œuvre la taxe de 0,1 % sur les transactions financières, qui devrait raporter un milliards d'euro chaque année.