Nicolas Sarkozy à la télévision : «Je suis là en tant que chef de l'Etat pour rendre des comptes aux Français»

Nicolas Sarkozy après avoir précisé qu'il se présentait aux Français en tant que « chef de l'Etat » a annoncé une série de mesures économiques et sociales destinées notamment à enrayer la hausse du chômage. Logement, apprentissage, augmentation de la TVA et de la CSG, fin des 35 heures... un entretien où Nicolas Sarkozy a affiché un volontarisme à tout crin. Objectif de l'exercice : revenir en tête de la course sans annoncer toutefois sa candidature.

La première mesure annoncée par Nicolas Sarkozy concerne le logement. Dans les trois ans à venir, tout terrain, tout immeuble, toute maison verra ses possibilités de construction augmenter de 30%. Une manière de relancer le secteur du bâtiment, de baisser le prix de l’immobilier et destinée à répondre à la pénurie de logement.

Autre mesure annoncée par le chef de l'Etat : la création d'une banque de l'industrie, filiale d'Oséo, la banque des PME qui prêtera ses fonds pour l'économie réelle. « Nous avons décidé avec François Fillon et le ministre des Finances de créer une banque de l'industrie dès le mois de février et la doter d'un milliard de fonds propres », a précisé Nicolas Sarkozy.

La troisième mesure vise à augmenter l’apprentissage car selon Nicolas Sarkozy, « les grandes entreprises ne s'ouvrent pas assez aux jeunes ». Ainsi les entreprises de plus de 250 salariés devront avoir au moins 5% de jeunes en alternance ou en apprentissage dans leurs effectifs sinon les sanctions seront doublées.

Interrogé sur la hausse de l’impôt indirect, Nicolas Sarkozy réfute l’appellation de TVA sociale. Pour que la France exporte davantage, il a annoncé un allègement de 13 milliards d'euros de charges patronales, compensé, à partir d'octobre, par une augmentation de la TVA et de la fiscalité des revenus financiers. La TVA sera donc augmentée de 1,6 points et la CSG de 2 points. 

Des accords compétitivité-emploi devront être négociés au sein de chaque entreprise pour décider du temps de travail, et les partenaires sociaux sont appelés à entamer des négociations pour aboutir à des accords compétitivité-emploi « dans les deux mois ». Nicolas Sarkozy ne s'est pas caché et a admis vouloir voir la fin des 35 heures en France.

Le président a affiché la volonté de créer une taxe sur les transactions financières avec un « dispositif qui permet d'éviter les délocalisations ». Concernant la polémique sur le quotient familial, il n’est pas question de toucher à cette politique qui vise à encourager la natalité.

Nicolas Sarkozy est revenu sur quelques-unes des mesures prises au début de son mandat comme les heures supplémentaires, les droits de succession. Des décisions qu’il ne regrette pas et qu’il assume.

Les mesures économiques ont donc occupé une bonne partie de cet entretien télévisé destiné à reprendre le dessus politique, trois mois avant le scrutin présidentiel où il est donné largement battu par les sondages. D’ailleurs, interrogé sur une possible défaite à la prochaine élection, Nicolas Sarkozy a déclaré que « le devoir de lucidité, ça compte dans la vie », manière de faire comprendre que s’il était déterminé, il pouvait envisager un échec au scrutin présidentiel.

« On n’est pas là pour parler de moi, je suis là pour parler aux Français », a répondu à l’insistance des journalistes qui le questionnaient sur sa candidature. Nicolas Sarkozy n'est donc pas encore officiellement candidat, mais a laissé entrevoir que la date approchait.

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