Crise oblige, le programme de François Hollande ne comporte ni surprise ni mesure spectaculaire. Alors que le chômage est en constante augmentation et que l'endettement de la France atteint un niveau record, le candidat socialiste s'en tient à ce qu'il avait préconisé lors de la primaire socialiste à l'automne dernier c'est-à-dire zéro déficit en 2017.
Pour cela, il préconise dans ses 60 propositions, toutes financées selon le PS, dont le coût atteindrait 20 milliards d'euros, des mesures déjà connues comme : 60 000 postes de plus dans l'Education nationale, 150 000 emplois d'avenir créés pour l'insertion des jeunes, un grand coup de rabot sur les niches fiscales qui rapporterait 29 milliards d'euros, une taxation plus forte du bénéfice des banques mais aussi la priorité au PME, les petites et moyennes entreprises avec la création d'une Banque publique d'investissement.
Sa réforme du quotient familial provoque le débat
Par ailleurs, François Hollande promet d'accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales, la création de 5 000 postes supplémentaires dans la police et la justice lors du quinquennat, une augmentation de 25% de l'allocation de rentrée scolaire dès septembre prochain ou encore une réforme du quotient familial. Proposition qui a déjà enflammé le débat politique il y a quelques jours. Il s'engage également à revenir sur les mesures phares du quinquennat de Nicolas Sarkozy à savoir la défiscalisation des heures supplémentaires excepté dans les petites entreprises et bien sûr la réforme des retraites.
Forcément, le programme du candidat socialiste diffère quelque peu du projet du PS présenté il y a quelques mois, les perspectives de croissance ayant été revues à la baisse depuis. En revanche, pas un mot sur le salaire minimum, le Smic. Prudence sur le pouvoir d'achat et imprécision sur le dossier délicat de la dépendance.
Livret élaboré dans le plus grand secret
Ce livret a été imprimé dans la nuit de mardi à mercredi. Ce document sur papier recyclé en format livre de poche, comporte 41 pages et sera distribué à 15 millions d'exemplaires par les militants socialistes dans les prochaines semaines.
Pour finaliser ces propositions, François Hollande s'est appuyé sur Pierre Moscovici, son directeur de campagne, Michel Sapin, le coordinateur du projet mais aussi sur Jérôme Cahuzac, le « Monsieur Budget » du candidat socialiste.