Devant 400 journalistes, François Hollande a levé le voile sur les 60 points de son programme ce jeudi 26 janvier 2012. Le candidat du Parti socialiste à la présidentielle a déroulé en quatre grands chapitres ses engagements pour « redresser la France », « rétablir la justice », « redonner l’espoir aux nouvelles générations » pour « une République exemplaire et une France qui fasse entendre sa voix ».
500 000 contrats
Lucidité, volonté, justice et clarté, sont donc les maîtres mots du candidat socialiste à l’Elysée. Ces grands principes posés, François Hollande a ensuite déroulé les 60 mesures qui illustrent « la volonté pour changer, la volonté pour redresser notre économie, nos comptes publics ». « Notre pays a besoin de changement » a déclaré d’entrée de jeu le candidat qui a voulu afficher « la lucidité sur la gravité de la situation, l'ampleur de la crise et l'état du pays » pour ensuite citer « la justice, pour les Français qui l'attendent, pour le monde économique, notamment pour les PME ». Il a enfin parlé de « clarté, sur les financements, sur la méthode, sur le calendrier ».
Concrètement, François Hollande s’est fixé comme objectif de créer 500 000 « contrats de génération » de façon à embaucher un jeune tout en maintenant un senior en entreprise. Cela générera une « double exonération de cotisations sociales, ce qui représentera à peu près 4 500 euros par contrat ». Au chapitre de la fiscalité, le candidat socialiste a annoncé vouloir supprimer 11,8 milliards d’euros de niches fiscales pour les ménages et 1,7 milliard pour les entreprises. Pour ce qui concerne les retraites, François Hollande prévoit une hausse de 0,1% par an des cotisations salariales et patronales.
« Les classes moyennes n’en peuvent plus »
S’il est élu en mai, le socialiste a également assuré que « les classes moyennes seraient protégées » rappelant qu’elles avaient été ponctionnées ces cinq dernières années. « Ces classes moyennes n’en peuvent plus » a encore insisté François Hollande. A propos de nouveaux prélèvements, « les seuls qui seront concernés par nos mesures sont les plus hauts revenus, c'est-à-dire tous ceux qui ont bénéficié des 75 milliards de cadeaux fiscaux cumulés sur le quinquennat » de Nicolas Sarkozy, a-t-il précisé.
« Je ne promets que ce que je suis capable de tenir: pas moins, pas plus, tout ce qui est dit sera fait » et « sera fait vite lorsqu'il s'agit de changer les structures », a assuré la candidat en détaillant très précisément chacune de ses propositions. S'exprimant pendant plus d'une heure, le candidat socialiste à l'Elysée a affirmé que le coût de ses propositions atteindra 20 milliards d'euros en 2017 avec une profonde réforme de la fiscalité, des mesures en faveur des PME et des propositions sur l'éducation et la jeunesse. Côté recettes, son projet prévoit l'annulation de 29 milliards d'euros de niches fiscales, qui seront « équitablement répartis entre les ménages et les entreprises ».
Réactions
Placée en embuscade, l'UMP n'a pas tardé à réagir : « Les masques sont tombés. Le projet de Monsieur Hollande, sans souffle et sans crédibilité, confirme la barre à gauche toute du candidat », a ainsi apprécié son délégué général, Jérôme Chartier. Tout aussi sévère, la ministre du Budget, Valérie Pécresse juge que « Hollande met en péril le modèle social et la crédibilité de la France ». Marine Le Pen, candidate du Front national à l’Elysée, fustige, elle, un programme « totalement incohérent » et se demande « où est la rupture avec le modèle ultralibéral ?». Quant à François Bayrou du MoDem, autre prétendant à la magistrature suprême, il estime que « ce programme est très éloigné de ce qu'il faudrait pour qu'on ait un retour à l'équilibre crédible ».