Il avoue sa pudeur, sa réserve à parler de soi. Des années passées à la tête du Parti socialiste, à dire « Nous », mais cette fois François Hollande se prend au « Je » -la présidentielle l’exige.
Avec une référence en tête : l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy le 14 janvier 2007. Son fameux « J’ai changé », répété sur tous les tons, et qui avait fini par convaincre. Un discours fondateur, resté dans les mémoires de la politique française.
François Hollande l’a relu, avant de se retrouver, seul dans son bureau, face à soi et face aux Français, pour trouver, avec ses mots, ce qu’il a à leur dire : pas son programme (ce sera jeudi prochain), mais son histoire, son rapport à la France et à la gauche. Le récit personnel et paradoxal d’un homme largement méconnu des Français qui le voient pourtant déjà à l’Elysée.
« Ce sera le discours d’un candidat à la présidence de la République qui fait corps avec le pays », s’enflamme un de ses conseillers, qui promet, parce qu’on en doute un peu jusqu’ici, qu’il y aura même « de la ferveur ». Et c'est dans le même sens qu'abonde l'un de ses porte-parole, Bruno Le Roux :