Dans la majorité présidentielle la peur de la défaite du président sortant gagne du terrain. Après la perte du triple A, la hausse du chômage et la bonne prestation de François Hollande, lors de son meeting dimanche au Bourget, des ministres mais aussi des membres de l’UMP pressent Nicolas Sarkozy de se porter candidat au plus vite.
Et les états d’âme ne manquent pas. La stratégie du chef de l’Etat de se présenter le plus tard possible et d’entreprendre des réformes impopulaires, est-elle la bonne ? Persuadés que non, des membres du gouvernement ont même rencontré des chasseurs de têtes pour préparer leur reconversion, en cas de défaite.
A l’Elysée, on relativise. Le président doit s’adresser aux Français d’ici quelques jours à la télévision et il devrait expliquer les deux grandes réformes qu’il souhaite mettre en œuvre avant la fin de son quinquennat : la TVA sociale, évoquée lors de ses vœux le 31 décembre dernier mais aussi l’enterrement des 35 heures via des accords de compétitivité-emploi.
Si Nicolas Sarkozy est battu, il « arrête la politique »
Pas question donc pour le président d’accélérer son calendrier. Il devrait faire sa déclaration officielle entre le 25 février et le 16 mars, date limite de dépôt des 500 signatures requises pour se présenter à l’élection présidentielle. Nicolas Sarkozy prévoit une campagne éclair et s’adressera par écrit aux Français. Un livre serait en préparation avec les éditions Fixot.
Cependant Nicolas Sarkozy n’hésite pas à évoquer, devant des visiteurs, l’hypothèse de sa défaite. Et de confier récemment à une ministre : « J’ai 56 ans, j’aurais été président, après, vous voulez que je fasse quoi ? Que j’organise une section UMP ? Non, je changerai de vie. Complètement. Vous n’entendrez plus parler de moi. Pour faire des choix heureux, il ne faut pas les faire à moitié. En cas d’échec, j’arrête la politique. Oui, c’est une certitude ». Des propos qui traduisent que le chef de l’Etat envisage comme très possible sa défaite. Nicolas Sarkozy aurait-il changé au point d’envisager une autre vie après l’Elysée ?