François Hollande au Bourget: un premier grand meeting pour marquer les esprits

François Hollande, toujours en tête des intentions de vote, a donc prononcé ce dimanche 22 janvier son premier grand discours de campagne au Bourget près de Paris. Pour le candidat socialiste à la prochaine élection présidentielle, il s'agissait de marquer les esprits et de se présidentialiser après plusieurs mois de questions et de doutes. Hier, le candidat socialiste a tenté d'apporter des réponses et de l'élan à sa campagne.

Avec notre envoyé spécial au Bourget, Florent Guignard

Pendant près d'une heure trente, l'ancien premier secrétaire du PS a livré sa vision de la France en commençant par son regard sur la présidence de la République; en creux un réquisitoire en règle contre le président sortant, sans jamais le nommer,parce que je « voulait parler d'avenir », a précisé le candidat de la gauche le soir même à la télévision. Et il a eu également cette formule : « Je vais vous confier mon secret. J’aime les gens quand d’autres sont fascinés par l’argent ».

Le passage a fait mouche chez les milliers de personnes présentes au Bourget. D'autant que François Hollande a aussi insisté sur des thèmes traditionnels de la gauche dont il s'est fortement réclamé : l'égalité, la justice, le changement et le rêve qu'il a revendiqué malgré les moqueries. Il n'a finalement pas parlé de lui autant que c'était annoncé, se contentant d'évoquer brièvement ses parents avant d'enchaîner sur son parcours politique. La surprise en fait, c'est qu'il a dévoilé un certain nombre de mesures alors que l'on attendait plutôt cela pour cette semaine.

Une réaction positive du public

On peut dire d'ores et déjà que sans grande surprise, le public a réagi positivement vu l'ambiance surchauffée. Impression sans doute renforcée du fait que désormais, et comme à l'UMP en 2007, les images étaient fournies par l'équipe de campagne.

Ce qui est plus surprenant, c'est qu'à la fin du discours, les élus UMP chargés de réagir ont admis que François Hollande avait été bon sur la forme. « Bon acteur », a dit le député Franck Riester, ce qui doit signifier qu'il n'a pas été totalement mauvais. Sur le fond, évidemment il y avait désaccord, par exemple pour le ministre des Finances, François Baroin. « Les quelques rares propositions que formule François Hollande soit existent déjà, soit ne dépendent pas de lui. J’en prends une qui m’a frappé. Il a dit : "Je vais faire en sorte que la monnaie chinoise soit convertible dans l’économie internationale ". Pour avoir été l’un des négociateurs du G20 et avoir discuté avec le vice-Premier ministre chinois en charge des Finances, cette seule phrase même prononcée par un leader français écarte de fait le regard des Chinois vis-à-vis d’une telle perspective. Le demander sous cette forme là, c’est une faute politique », a annoncé François Baroin.

L'UMP n'a sans doute pas terminé de critiquer les propositions de François Hollande. Des propositions que le candidat socialiste va préciser et chiffrer jeudi matin avant d'expliquer tout ça jeudi soir à la télévision.

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