Le contraste est saisissant avec la campagne de Ségolène Royal en 2007. Son quartier général de campagne était un appartement bourgeois transformé en bunker, les éléphants socialistes s'en étaient soigneusement tenus à l'écart.
Ce matin, tout le monde était là, tous les candidats à la primaire, et même un ancien Premier ministre aux cheveux blancs, Lionel Jospin, le candidat très malheureux de 2002. Dix ans plus tard, il est là pour soutenir son héritier, son fils spirituel. Et il a l'air de découvrir le slogan de François Hollande, « Le changement, c'est maintenant » : « Je lève la tête pour le découvrir. Oui, c’est dans cent jours en tout cas ».
Cent jours pour redonner espoir, selon François Hollande. Cent jours d'une campagne qui s’annonce dure. Ce mercredi matin encore, la ministre chargée de l'Apprentissage et de la formation professionnelle, Nadine Morano, a accusé le candidat socialiste d'être dangereux pour la France. « Le combat sera rude. Je le sais. Certains pensent même que je suis un danger pour la France. Belle conception de la démocratie. Et bien je vous recommande de placer le débat au bon niveau et respectueux des Français », a répondu François Hollande.
Mille mètres carrés de bureau. Installation dans l'urgence, les peintures n'ont même été refaites. Quatre-vingts personnes y travailleront en permanence, et ce matin on y était un peu à l'étroit. Mais peu importe, le candidat a prévenu : il n'y sera pas longtemps à son QG, il sera surtout sur le terrain.