« Supprimer le quotient familial serait une folie ». Cette fois, c'est Nicolas Sarkozy en personne qui a allumé la mèche. François Hollande, le candidat socialiste, et son équipe doivent expliquer la proposition. Le responsable fiscalité de la candidature, Jérôme Cahuzac : « Le quotient familial c’est une enveloppe de 10 milliards d’euros qu’il est hors de question de réduire. Il faut faire en sorte que ceux qui ont le moins reçoivent davantage que ceux qui ont le plus. Or, c’est le contraire aujourd’hui ».
Le ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand, réplique immédiatement : « Tout ça, c’est du mensonge. De dire, oui, ne vous inquiétez pas, vous vous serez épargnés, il n’y a que les riches qui paieront. Non, ce sont les classes moyennes qui paieront. Voilà la réalité des choses ».
Certains vont même plus loin, l'élection de François Hollande menacerait la démographie française. Le député UMP du Nord, Christian Vanneste : « Dans la mesure où toutes les idées socialistes tendent à détruire la conception traditionnelle de la famille et également, cette fois-ci, à ne plus donner ses moyens à la politique familiale, effectivement on assisterait d’une part à une destruction de la famille et d’autre part à une baisse de la natalité. C’est évident ».
L'affirmation déstabiliserait presque le député socialiste du Gers, Philippe Martin : « Je n’avais pas encore entendu celle-là, mais je la trouve extraordinaire. On ne va pas marcher tous les jours dans les histoires d’une équipe qui cherche à déstabiliser, à décrédibiliser. Ca ne marche pas ».
Le rythme des polémiques ne devrait pas ralentir. François Hollande doit présenter progressivement son projet d'ici à la fin janvier 2012.
Pour illustrer la situation d'aujourdui générée par l'application du quotient familial dans la déclaration de revenus, le quotidien Les Echos, donne un exemple : dans un ménage gagnant deux fois le SMIC, un enfant permet une économie d'impôt de 269 euros par an. Dans un ménage à hauts revenus (15 fois le SMIC), un enfant permet une économie de 2 200 euros.