Les agents de sécurité reconduisent la grève dans les aéroports en cette veille de Noël

La grève des agents de sécurité se poursuit ce samedi 24 décembre 2011, veille de Noël dans les aéroports français mais plus particulièrement sur les plateformes parisiennes d’Orly et de Roissy. Ce mouvement social perturbe finalement peu le trafic aérien, notamment suite au déploiement de gendarmes et de policiers pour remplacer les grévistes. Une mesure inédite justifiée par le gouvernement par la période de fêtes. C'est aussi un moyen pour les autorités de ne pas revivre le cauchemar de Noël 2010.

Des milliers de personnes bloquées dans les aéroports français, des passagers obligés de passer la nuit de Noël dans les terminaux, un trafic complètement désorganisé et des pouvoirs publics impuissants : c’est un résumé du Noël 2010 qu’a connu la France, il y a tout juste un an.

A l'époque, pas de grève pour perturber les départs en vacances mais des conditions météorologiques sans précédent. Des chutes de neige et des températures au-dessous de zéro avaient alors complètement paralysé le ciel français mais aussi une partie du ciel européen. A Roissy-Charles-de-Gaulle, le deuxième plus grand aéroport d’Europe, le problème est venu du manque de glycol, un produit qui permet de dégivrer les avions.

Cette situation catastrophique avait suscité une désapprobation générale et beaucoup de colère de la part des usagers. Les compagnies aériennes, notamment Air France-KLM, avaient soufferts financièrement. Un scénario que tous avait peur de voir se répéter cette année, non pas à cause du mauvais temps, mais en raison de la grève du personnel de sécurité.

Le spectre d’un Noël noir

Le week-end dernier, début des vacances scolaire et du mouvement de grève, l’aéroport de Lyon avait connu de nombreuses annulations de vols, environ 30 %. Certains bagages n’étaient même plus embarqués dans les avions. Et dans le reste de la France, les compagnies aériennes enregistraient de nouveau retards, laissant présager le pire pour ce samedi de Noël en cas de poursuite du conflit. En effet, plus de 80 000 passagers sont attendus à Roissy et 28 000 à Orly pour ce seul 24 décembre.

Le gouvernement français a donc décidé de remplacer les agents grévistes par des forces de l’ordre. Depuis plusieurs jours, des effectifs de la police aux frontières et de la gendarmerie du transport aérien sont mobilisés principalement à Roissy, aéroport le plus touché par la grève. Pour un agent gréviste, il y a désormais trois policiers ou gendarmes au poste de travail. Du personnel qui, faute de formation, ne peut pas procéder aux contrôles derrière les écrans et dont le travail se limite donc aux fouilles des passagers et des bagages.

Les négociations au point mort

L'intervention des forces de l'ordre a provoqué la colère des syndicats qui ont dénoncé une provocation. Le gouvernement, lui, se défend de toucher au droit de grève. Pour le ministre délégué aux Transports Thierry Mariani s'explique : « Nous n'avons procédé à aucune réquisition », ajoutant que « ce dispositif durera aussi longtemps que nécessaire ».

La France compte 10 000 agents chargés d’assurer la sécurité des aéroports, employés par des sociétés privées. Leur mission est d’assurer la fouille des passagers, des bagages et du fret avant l’embarquement. Depuis le vendredi 16 décembre, les agents de sûreté sont en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et une augmentation de 200 euros de leurs salaires qui s’échelonnent de 1 100 à 1 400 euros (1 600 selon le patronat).

Vendredi 23 décembre, pour tenter de déloquer le conflit, le patronat a proposé aux salariés d’instaurer, sous certaines conditions, une prime annuelle équivalente à un mois de salaire. La proposition a été rejetée par les syndicats qui poursuivent le mouvement.

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