L’objectif affiché des deux médiateurs nommés lundi 19 décembre était la reprise du dialogue entre les représentants des agences de sécurité et ceux de leurs salariés. Jusqu'à ce jour, le blocage était total, avec au cœur du conflit, des revendications sur les salaires mais aussi sur les conditions de travail. « Il y a un ras-le-bol général, explique Mohammed El Amari, représentant CFDT d'ICTS, l'une des agence de sûreté opérant notamment auprès d'ADP (Aéroports de Paris). Malheureusement, aujourd’hui […] nos employeurs renégocient avec par exemple ADP ou les Chambres de commerce en province. Et pour avoir les marchés – vu que la concurrence est un peu rude – qu’est-ce qu’ils font ? Ils renégocient au rabais. Et qui en pâtit ? Eh bien ce sont les salariés ».
Du côté des directions des aéroports, on déplore l'impact de ce mouvement en pleine période de fêtes et l'on espère une reprise rapide des négociations. « Je pense que la grève constitue quand même un constat d’échec, regrette Xavier Mary, directeur adjoint des aéroports de Lyon. Je souhaite que les délégations syndicales et les directions des entreprises de sûreté aéroportuaire, […] arrivent à se mettre autour d’une table, et trouver une issue la plus rapide à ce conflit et éventuellement mener des négociations par la suite ».
Au cinquième jour de grève, seuls Lyon et Roissy étaient touchés par le mouvement de grève, avec des retards de 30 à 45 minutes aux points de contrôle, mais aucune annulation de vols n'était signalée à la mi-journée.
Débat à l'Assemblée
De son côté, le gouvernement a exprimé, mardi 20 décembre, sa détermination à obtenir un retour à la normale dès le lendemain dans les aéroports, quitte à recourir aux forces de l'ordre pour remplacer les agents de sûreté grévistes. De leur côté, les députés de la majorité entendent légiférer pour limiter le « droit de grève» dans le transport aérien en relançant le débat sur le service minimum, et ce, au grand dam de l'opposition.