Ce rapport d'enquête est barré d'une mention indiquant : document strictement confidentiel. Et c'est une main anonyme qui l'a fait parvenir à Anne Lauvergeon. Il apparait que de janvier à juin dernier, des policiers privés ont déployés les grands moyens pour tout connaitre du couple Lauvergeon : déplacements, relevés des fadettes téléphoniques et mouvements sur leur compte bancaire. Le tout visiblement dans le but de savoir si la patronne d'Areva avait pu avoir un intérêt au rachat dUraMin.
Jean Pierre Versini Campinchi, avocat du couple note que jusqu'à son licenciement en juin 2011 Anne Lauvergeon ne manquait pas d'ennemis : « C’est incontestablement un besoin de secret et de confidentialité un peu anormal. Car lorsqu’un trouble est causé et que des soupçons pèsent sur des agissements frauduleux, on prévient la police nationale. Il y a même une direction spéciale de la police, qui est la direction centrale du renseignement intérieur, dont l’une des missions est précisément pour les industries stratégiques de faire des enquêtes quand le besoin s’en fait sentir. Donc aller chercher une officine étrangères, c’est la preuve de quelque chose qui n’est pas régulier ».
Une question se pose désormais : qui a payé cette enquête et dans quel but ? La seule certitude étant que ce choix d’utiliser d'une officine privée à des fins d'espionnages laisse entendre que le commanditaire avait clairement conscience de franchir la ligne blanche.