Le géant français du nucléaire Areva prévoit des pertes historiques en 2011

Areva va afficher des résultats financiers en très net recul pour l’exercice 2011. Le groupe industriel français, spécialisé dans le nucléaire, a notamment été durement frappé par la catastrophe de Fukushima et par la dépréciation de certains de ses actifs. Ses pertes en 2011 pourraient s’élever à 1,6 milliard d'euros, les plus lourdes jamais enregistrées dans son histoire.

C'est la première fois en dix ans que les comptes du géant français plongent dans le rouge. Cette lourde perte s'explique par la provision exceptionnelle de 2,4 milliards d'euros que le groupe a dû constituer. Ce besoin de provision est en grande partie lié à des dépréciations d'actifs au sein de ses activités minières. Sa filiale Uranim, acquise à prix d'or en 2007 pour sécuriser ses approvisionnements, s'est avérée un investissement désastreux et ne vaut plus grand chose aujourd'hui.

Fukushima mais pas seulement

Pour redresser la barre, Areva entend donc faire un milliard d'euros d'économies par an d'ici 2015, soit une réduction substantielle de 10% de ses coûts opérationnels. Le groupe prévoit également des cessions pour un montant de 1,2 milliard d'euros. Il n'a en revanche pas précisé quelles seraient les conséquences sur l'emploi. Areva prévoit en outre de réduire d'un tiers ses investissements d'ici 2016.

En plus des pertes subies par son secteur minier, Areva doit faire face aux nombreux retards enregistrés sur le chantier de l'EPR en Finlande, tout cela dans un contexte détérioré par la catastrophe de Fukushima survenue en mars dernier au Japon. Et il doit annoncer mardi 12 décembre un plan de restructuration qui pourrait entraîner la suppression de 2 900 emplois, six mois après le remplacement d'Anne Lauvergeon par Luc Oursel à sa présidence.

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