A l'origine de cette querelle entre Rama Yade et les élus locaux socialistes et UMP, se trouve la question de la domiciliation principale de l'ex-ministre de Sarkozy. Rama Yade est conseillère municipale depuis 2008 à Colombes mais n'habite pas véritablement dans cette commune des Hauts-de-Seine. Elle préfére, accusent ses détracteurs, résider dans son appartement parisien. « Ce faisant, elle a trompé les habitants de Colombes », martèle ainsi depuis des semaines le député UMP Manuel Aeschlimann qui, aux côtés du maire PS de la ville Philippe Sarre, a bataillé ferme pour obtenir la radiation de l’ancienne secrétaire d’Etat des listes électorales de la commune.
Des arrière-pensées électoralistes
Rama Yade, qui a rejoint durant cette année 2011 le Parti radical de Jean-Louis Borloo, est en effet attaquée de toutes parts depuis qu'elle a officialisé son intention de briguer un siège de député dans les Hauts-de-Seine dans la circonscription même de l'UMP Manuel Aeschlimann.
Comment expliquer l'acharnement de ce dernier ? Pour Rama Yade, cela ne fait aucun doute, sa candidature dérange. « L'acharnement doit cesser! Est-ce que je fraude le fisc? Non! Il faut que cela s'arrête », a ainsi rétorqué l'ancienne secrétaire d'Etat. « J'ai deux logements, l'un à Colombes et un autre à Paris parce que j'ai deux engagements politiques. Si je n'avais qu'un mandat local, je n'aurais qu'une seule résidence. De quoi se mêlent-ils? La vraie raison, c'est qu'ils ont peur de moi, peur que je gagne », a-t-elle expliqué.
Rama Yade devrait bel et bien se présenter aux législatives
Cette mesure de radiation pourrait l'exposer à d'éventuelles procédures judiciaires, mais elle ne devrait pas l'empêcher de se présenter aux élections législatives
en juin 2012. Une demande de réinscription sur les listes, sur la base d'une nouvelle domiciliation à Colombes, devrait être étudiée en janvier prochain.
En attendant, Rama Yade a engagé la riposte. Prompte à dénoncer « un acharnement » contre elle, l'ex-ministre a rapidement contre-attaqué
en promettant de déposer plainte pour « dénonciation calomnieuse » contre « tous ceux » qui, à ses yeux, sont responsables de sa radiation.
Toujours prête à en découdre, Rama Yade ne lâchera rien. « L'Assemblée nationale a besoin de se renouveler avec de nouveaux hommes, des femmes et des élus issus de milieux modestes », a-t-elle estimé ajoutant que « cette cabale politicienne » n'avait fait que « renforcer sa détermination ».