De notre envoyée spéciale à Pau
Un grand banquet chez lui à Pau, au stade de rugby, c’est comme ça que François Bayrou a voulu lancer sa campagne. Et il a tout de suite donné le ton en vantant les valeurs du rugby auxquelles il est si attaché : « Vous savez, le rugby c’est un sport extraordinaire dans lequel on peut jouer quel que soit son gabarit. Vous pouvez être très costaud et très grand et vous avez une place à l’avant. Et vous pouvez être fin et sec et vous avez une place à l’arrière ou demi de mêlée. C’est un sport où chacun a sa place quelles que soient ses aptitudes et en même temps où on ne gagne que par la solidarité. »
Mendès France et de Gaulle
Solidarité, ce sera certainement l’un des maîtres mots de la campagne de François Bayrou qui veut parler au peuple des « humbles » mais sans mépris en le « tirant vers le haut » comme le faisaient Mendès France et de Gaulle, deux hommes politiques que François Bayrou veut prendre en exemple : « Il y a deux choses que j’admire profondément chez ces deux hommes-là : c’est qu’ils prenaient le peuple au sérieux et lui parlaient comme si chacun des membres de ce peuple était un responsable à part entière du destin du pays ». Une habitude oubliée, selon lui, depuis longtemps par les gouvernants français : « Depuis des années, au lieu de s’adresser au peuple comme à des responsables de plein exercice du dessein, du destin du pays, on leur parle comme à des gogos ».
Une référence de gauche, une de droite. Tout est bien qui finit au centre avec un François Bayrou qui se réjouit de voir ses adversaires reprendre déjà ses thèmes de campagne « produire et instruire » et s’aligner sur sa proposition d’inciter les consommateurs à « acheter français ». François Bayrou a notamment salué avec une pointe d’ironie une initiative récente de Nicolas Sarkozy : « On a appris que le président de la République, toutes affaires cessantes, allait se rendre en Haute-Savoie pour consacrer le label ' origine garantie France ' et organiser une table ronde sur le thème ' produire en France '. Quel Bonheur ! Quelle Joie ! D’un côté, chez les socialistes, ça bouge, de l’autre à l’UMP, ça bouge. D’une certaine manière, notre place dans la campagne électorale a déjà commencé à faire ses preuves. Et ça n’est pas fini. »
Même son épouse était là
Autrement dit, la campagne commence bien, à entendre François Bayrou qui, sur ses terres de Pau, était aussi manifestement heureux de venir à la rencontre des militants béarnais, en compagnie de son épouse, Babeth, dont les apparitions publiques sont extrêmement rares. Une situation que François Bayrou a voulu commenter avec humour en déclarant : « On ne peut pas dire qu’elle encombre les écrans ! » Visiblement un peu impressionnée, Mme Bayrou a tout de même voulu encourager son époux : « J’ai tout à fait confiance en ce que fait François. Je suis très contente que tout le monde soit bien motivé pour aller de l’avant. Je pense que ça va marcher ! »
« Ca va marcher » ? C’est le pari de François Bayrou : convaincre les Français que le bon candidat, c’est lui.