Avec notre envoyé spécial
Quand il vient à Bruxelles, le candidat François Hollande parle d'abord de la relation franco-allemande pour mieux déplorer ce qu'elle est devenue : « Il y a là une nécessité d'avoir un rapport équilibré, et de ne pas avoir de domination, parce que nous avons besoin de l'amitié franco-allemande. Mais l'amitié, il faut apporter des preuves, et donc ne pas essayer d'imposer ses propres règles. Or, je constate que depuis plusieurs mois, c'est Mme Merkel qui décide et M. Sarkozy qui suit. »
Autrement dit, dans l'entourage du candidat, pas question d'un directoire germano-allemand, d'une Europe décidée par Angela Merkel, d'un nouveau traité qui prendrait trop de temps. Alors qu'il y a péril en la demeure et que la spéculation continue, François Hollande lui, veut mutualiser une partie de la dette des Etats. Il veut un rôle élargi pour la Banque centrale européenne, et une politique de relance économique. La réduction des déficits, ce n'est pas l'austérité, selon lui : « Aucun chef d'Etat et de gouvernement ne convaincra son peuple qu'il est possible de faire un transfert de souveraineté s'il n'y a pas un projet. Or, le contrôle des politiques budgétaires, les sanctions, l'austérité, ce n'est pas un projet. »
C'est donc une autre Europe que réclame François Hollande, mais s'il est élu en mai 2012, Angela Merkel sera toujours au pouvoir.